Ukraine: solidarité orthodoxe après les nouvelles attaques d'éléments radicaux
Après les nouvelles attaques d’éléments radicaux ukrainiens contre l’Eglise orthodoxe canonique affiliée au Patriarcat de Moscou, diverses Eglises orthodoxes européennes ont exprimé leur soutien au métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine.
Les Eglises orthodoxes se sont déclarées solidaires du diocèse de Lvov (Lviv) de l’Eglise orthodoxe ukrainienne après l’incendie volontaire de l’église Saint-Vladimir, commis par des «éléments nationalistes radicaux» le 3 février 2018.
Conflit monté de toutes pièces
Le 28 janvier 2018, des représentants des forces nationalistes avaient mis sur pied un piquet à côté de l’église Saint-Vladimir, exigeant qu’elle soit démontée. Le diocèse de Lvov de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine avait alors souligné que l’église avait été construite légalement et que le conflit était monté de toutes pièces, dans un seul but de provocation. L’édifice a été partiellement incendié. Le revêtement de la toiture, le plancher en bois sur une surface de 100 m2 et des objets liturgiques ont été détruits.
«Les crimes commis au nom de la religion sont certainement des crimes contre la religion», écrit le patriarche Bartholomée à l’archevêque Philarète de Lvov et de Galicie. Le primat de l’Eglise orthodoxe de Constantinople a souligné que toute manifestation de violence dirigée contre une maison de prière ne faisait que renforcer la tension et la division.
«Immonde profanation de la maison de Dieu»
De semblables actes de violence «démontrent clairement combien sont destructrices et dangereuses les idéologies politiques privées du message salutaire du Nouveau testament, qui nous a délivrés des idéaux athées et proclame qu’en Christ il n’y a ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus (Ga 3, 28)».
Le patriarche Néophyte de Bulgarie a également envoyé une lettre exprimant sa compassion. Le message qualifie les actes des incendiaires «d’action immonde de profanation de la maison de Dieu». «L’incendie d’une église est essentiellement un acte anti-chrétien, commis dans le but de semer l’hostilité et la haine entre les citoyens ukrainiens». Le patriarche Néophyte condamne catégoriquement ce «méfait barbare» et s’est adressé aux organes compétents de l’Ukraine pour les appeler à s’opposer de toutes leurs forces à de semblables phénomènes négatifs au sein de la société.
Provoquer la haine religieuse
L’incendie de l’église Saint-Vladimir de Lvov a également suscité la réaction du primat de l’Eglise orthodoxe des Terres tchèques et de Slovaquie. Le métropolite Rostislav se dit certain que «cet acte a été commis par des gens n’ayant aucun rapport ni avec la foi, ni avec l’Eglise».
«Il s’agit visiblement d’une provocation destinée à faire monter la haine religieuse et l’hostilité dans la société, et que rien ne peut justifier dans un pays ayant de profondes traditions chrétiennes», a souligné le primat de l’Eglise orthodoxe des Terres tchèques et de Slovaquie. Le métropolite Amphiloque du Littoral, de l’Eglise orthodoxe de Serbie mentionne dans sa lettre au métropolite Onuphre les nombreux attentats contre les lieux de culte de l’Eglise canonique, citant le cas des églises de la Dîme de Kiev et Saint-Vladimir de Lvov, «qui ont fait l’objet d’attaques de la part d’extrémistes radicaux, dans les cœurs desquels se sont implantées l’envie et la haine du prochain au lieu de la charité».
«Nous espérons que la justice et le bon sens finiront par triompher en Ukraine et que Kiev sera dans l’avenir digne d’être appelée la capitale de saint Vladimir, a souligné le métropolite de l’Eglise orthodoxe serbe. Nous voulons aussi espérer qu’un des principaux droits de l’homme, le droit à la liberté de confesser sa religion sera respecté par les autorités de l’Ukraine, défendant ainsi les droits de la seule Eglise orthodoxe canonique». D’autres messages de soutien sont venus de divers évêques de l’Eglise orthodoxe serbe, mais également de l’Eglise orthodoxe de Grèce. (cath.ch/com/be)