Ukraine: le cardinal Parolin veut booster la diplomatie

«Il n’est jamais trop tard pour revenir sur ses pas et trouver un accord», affirme une nouvelle fois le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin le 12 mars 2022, dans un long entretien aux médias du Vatican sur l’Ukraine. Il appelle à «des initiatives politico-diplomatiques de grande envergure».

Interrogé par le directeur éditorial du Dicastère pour la communication Andrea Tornielli, le haut prélat redit la position du Saint-Siège: «un non ferme à la guerre», qui est «une folie», et une opposition à la possession d’armes atomiques, qui est «immorale». «Le Saint-Siège est prêt à faire tout son possible» pour la paix, affirme-t-il.

Appel à la conscience de chacun

«Nous demandons, en faisant appel à la conscience de chacun, que les combats cessent immédiatement», lance le secrétaire d’État. «Il faut avoir un cœur de pierre pour rester impassible», ajoute-t-il en évoquant les «rivières de sang et de larmes», «les regards vides, les visages sans sourire» de femmes réfugiées qu’il a rencontrées.

Il exhorte à ne pas se résigner car s’il est «toujours difficile de faire marche arrière», cela «n’est pas impossible». Le cardinal invite à ne pas oublier les leçons de l’histoire, citant la guerre en Irak, dont les conséquences sont encore lourdes presque vingt ans plus tard.

La guerre en Ukraine, analyse-t-il, montre «qu’après la chute du mur de Berlin, nous n’avons pas été capables de construire un nouveau système de coexistence entre les nations qui aille au-delà des alliances militaires ou de l’opportunisme économique». La communauté internationale doit «oser faire des pas vers un avenir différent» au lieu de «retomber dans le passé».

Une messe pour la paix

Le ›numéro 2’ du Vatican évoque aussi le geste «sans précédent» du pape François se rendant à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège le 25 février, pour «exprimer aux autorités de Moscou toute sa préoccupation face à l’escalade de la guerre».

Revenant sur sa conversation téléphonique le 8 mars avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le cardinal Parolin assure avoir réitéré «la totale disponibilité du Saint-Siège pour tout type de médiation qui pourrait favoriser la paix en Ukraine».

Le secrétaire d’État conclut l’entretien par un mot sur le rôle des chrétiens, qui est «avant tout de convertir», en sortant de «la logique diabolique des armes». Car «rien ne peut justifier la guerre, la haine et la violence».

Depuis le premier jour du conflit, le Saint-Siège et le pape François multiplient les prises de parole appelant à une solution pacifique. Le 16 mars 2022 prochain, le cardinal Pietro Parolin doit célébrer une messe pour la paix dans la basilique Saint-Pierre, où sont conviés tous les membres du corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège. (cath.ch/imedia/ak/rz)