Ukraine: l’armée russe aurait torturé à mort un prêtre

Selon l’agence de presse ukrainienne RISU, les troupes russes en Ukraine occupée auraient enlevé et torturé à mort un prêtre orthodoxe dans la région de Kherson (sud). L’ecclésiastique aurait payé de sa vie son refus de célébrer en russe.

Le 13 février 2024, des soldats de l’armée d’occupation russe dans le village de Kalanchak, près de Kherson, auraient kidnappé Stepan Podolchak, un prêtre appartenant à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (autocéphale). Selon RISU, l’agence de presse des gréco-catholiques ukrainiens, Stepan Podolchak, âgé de 59 ans, a été traîné hors de son domicile, les pieds nus et un sac sur la tête. Deux jours plus tard, sa femme aurait reçu un appel téléphonique des autorités d’occupation lui demandant de venir identifier le corps de son mari à la morgue.

Le prêtre aurait été exécuté pour avoir refusé de faire passer sa paroisse sous le contrôle de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, liée au Patriarcat de Moscou. Il ne se serait en outre jamais plié à l’injonction de célébrer en langue russe.

Un diacre évangélique exécuté?

La responsable des autorités locales de Kalanchak, Svetlana Fomina, a confirmé le meurtre du prêtre, notamment sur la page Facebook de l’administration. «Il a toujours été favorable à l’Ukraine, a célébré tous les offices en ukrainien et a prié pour l’Ukraine, même sous l’occupation», a écrit l’élue.

L’exécution de Stepan Podolchak a également été déplorée par l’archevêque de Kherson et Khakovka, Borys Kharko, qui affirme avoir reçu des témoignages oculaires et des informations en ce sens des services de renseignements.

L’exécution de Stepan Podolchak est en outre relayée par le Centre des investigations journalistiques. Cette organisation ukrainienne rapporte que selon les habitants de Kalanchak et des communautés voisines de Myrnenska, depuis une semaine et demie, les occupants russes se sont comportés de manière très agressive et cruelle envers la population. Le Centre rappelle également qu’un diacre de l’Eglise évangélique locale aurait été tué par balles dans la forêt en novembre 2022. (cath.ch/risu/com/rz)