Turquie: l'église arménienne de Malatya rouvre après 106 ans
L’église apostolique arménienne de la Sainte Trinité de Malatya, à l’est de la Turquie a rouvert ses portes au culte, le 29 août 2021, après une interruption de 106 ans. La dernière célébration avait eu lieu en 1915, à la veille du génocide arménien.
La divine liturgie a été célébrée par Sahak Maşalyan, patriarche arménien de Constantinople. La veille, le bâtiment avait été rouvert sous le nom de «Centre culturel d’art et de culture Tashhoran».
L’édifice, dont la construction a été achevée en 1893, était dans un état de délabrement après des décennies d’abandon total. La dernière célébration liturgique y avait eu lieu en 1915, juste avant que l’Anatolie ne devienne le théâtre du génocide arménien.
La restauration et la réhabilitation de l’église ont été promues par l’association locale Hayder, rapporte le journal bilingue arménien-turc Agos.
Le complexe est rouvert au public en tant que centre culturel, mais dans le même temps les communautés chrétiennes arméniennes locales pourront, sur demande, utiliser l’église pour des liturgies, des baptêmes et des mariages, des réunions de prière ou d’autres événements. Le patriarche Maşalyan a salué cette possibilité comme «un message très important en termes de paix, d’unité et de fraternité pour ce pays».
Beaucoup d’édifices chrétiens abandonnés en Turquie
Depuis plusieurs années, le sort des lieux de culte chrétiens abandonnés en Turquie, mis en vente par des propriétaires privés ou même démantelés afin de libérer des terrains pour de nouvelles constructions et initiatives immobilières, avait suscité des inquiétudes. Le patriarcat arménien de Constantinople avait officiellement regretté que «les bâtiments ecclésiastiques soient perçus comme des immeubles commerciaux et que certains y voient une source de profit. Dans le passé les lieux de culte chrétiens étaient établis, construits ou restaurés grâce à des ›édits du sultan’. La protection des édifices ecclésiastiques qui contribuent à la richesse culturelle du pays reste un devoir de l’État, concluait-il. (cath.ch/fides/mp)