Le pape François. (Photo: flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Turquie, cardinal Pell, Venezuela: la conférence de presse du pape à son retour des JMJ    

Coup d’Etat en Turquie, accusations de pédophilie contre le cardinal George Pell, crise au Venezuela: autant de sujets d’actualité sur lesquels le pape François s’est exprimé, lors de sa traditionnelle conférence de presse à bord du vol retour de son déplacement en Pologne, pour les JMJ de Cracovie, le 31 juillet 2016. Un hommage a aussi été rendu au Père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican depuis 10 ans, qui effectuait son dernier vol papal avant de quitter ses fonctions.

«Quand j’ai dû dire une chose qui ne plaisait pas à la Turquie (sur le génocide des Arméniens, ndlr) et dont j’étais sûr, je l’ai dite, et vous connaissez les conséquences»: c’est ainsi que le pape François a justifié l’absence de réaction du Vatican après le récent coup d’Etat avorté en Turquie. «Je n’ai pas parlé jusqu’à présent car je ne suis pas sûr, avec les informations que j’ai reçues, de ce qui est en train de se passer là-bas». Le chef de l’Eglise catholique a alors vanté «la vertu de la prudence», avant d’insister: «vous êtes témoins que lorsque j’ai dû dire quelque chose qui concernait la Turquie, je l’ai dite».

Vers une médiation vaticane au Venezuela?

Interrogé ensuite sur de nouvelles accusations de pédophilie qui concernent le cardinal George Pell, préfet du Secrétariat pour l’économie, le pape François s’est à nouveau montré vigilant. «Toutes les plaintes ont été présentées, et en ce moment, elles sont entre les mains de la justice. On ne doit pas juger avant que la justice ne le fasse». L’évêque de Rome a mis en garde contre les jugements médiatiques, et le «jugement des bavardages», invitant à attendre le cours de la justice, avant de promettre: «une fois que la justice aura parlé, je parlerai moi».

Le pape François a aussi été invité à s’exprimer sur la participation éventuelle du Saint-Siège à une médiation internationale au Venezuela, pour un dialogue entre le président Nicolas Maduro et l’opposition, alors que le pays traverse une crise sociale et politique majeure. «On pense en ce moment – mais je ne suis pas sûr – à la possibilité que dans le groupe de médiation, il y ait aussi un représentant du Saint-Siège», a alors confirmé le pape.

L’évêque de Rome est aussi revenu sur sa chute, alors qu’il célébrait la messe au sanctuaire marial de Czestochowa, trois jours plus tôt. «Je regardais la Vierge et j’ai oublié la marche!», a-t-il alors raconté. «J’avais l’encensoir dans la main et quand j’ai senti que je tombais, je me suis laissé aller, et cela m’a sauvé, a encore confié le pape. Si j’avais opposé une résistance, j’aurais eu des conséquences. Au contraire, tout s’est bien passé».

Dernier vol pour le Père Lombardi

Au cours de la conférence de presse, le pape François a également tenu à saluer Mauro, un gendarme du Vatican en charge des bagages pontificaux lors de chaque vol papal depuis plus de 35 ans, qui part à la retraite. Il a aussi particulièrement remercié le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège depuis l’été 2006, également au terme de sa mission.

Le représentant de l’association de journalistes accrédités au Vatican, Antoine-Marie Izoard, a également rendu hommage au Père Federico Lombardi en présence du pape. Le directeur de l’agence I.MEDIA a ainsi évoqué la «disponibilité constante» du Père Lombardi, son «dévouement», son «incroyable capacité à répondre, ou non», aux questions des journalistes, «ce qui est aussi un art», ainsi que son «humour britannique, dans toutes les situations, y compris les pires». (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)

Le pape François.
1 août 2016 | 11:30
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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