Beaucoup de mosquées de la ville de Tunis ne sont pas encore contrôlées par l'Etat. (Photo: Flickr/grolli77/(CC BY-SA 2.0)
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Tunisie: les mosquées, des «bases arrières» des groupes radicaux musulmans

Malgré la grande opération de reprise en main des mosquées, menée depuis mars 2015 par le gouvernement tunisien, les groupes radicaux musulmans du pays continuent d’utiliser ces lieux de culte comme base arrière du terrorisme.

Ils constituent aussi pour eux, un terrain de prédilection, rapporte le quotidien local, La Presse en Citant des sources sécuritaires. «Plusieurs sources citées par le journal, ont reconnu que le phénomène est encore plus frappant dans plusieurs régions du pays, dont celles du Sud (Gabès, Tataouine, Kébili), ainsi que dans celles de Monastir et Mahdia, dans le centre-est.

Le district de Tunis, la capitale, détient le record des mosquées hors contrôle de l’Etat, notamment dans les communes de l’Ariana, de Tunis ville, de la Cité Ibn Khaldoun, à Ben Arous, et à La Manouba. Dans ces zones, les mosquées «takfiristes» (obscurantistes), considérées comme des «foyers chauds», ont été identifiées, recensées et ciblées, pour être remises sous le contrôle de l’Etat.

Les villes touchées par la radicalisation

Ces différentes données démontrent qu’en Tunisie, contrairement à une opinion généralement répandue, la radicalisation des mosquées n’est plus limitée aux seuls quartiers populaires. Elle touche désormais des cités résidentielles des grandes villes.

Dans un article intitulé: «Terrorisme: les mosquées font de la résistance», le quotidien indique, sur la foi d’informations des enquêteurs de la police et de la gendarmerie, que toutes les mosquées, ou presque, du pays, continuent malheureusement de servir de base arrière aux terroristes. Selon leurs propres aveux aux forces de sécurité, ils reconnaissent à l’unanimité que les mosquées demeurent, en dépit de l’étau sécuritaire resserré autour d’elles, leur terrain de prédilection.

Etonnante réussite

C’est dans ces lieux de prière qu’ils recrutent toujours, en passant inaperçus et en utilisant des jeunes avec un look «branché», qui n’éveillent aucun soupçon. Ils organisent leurs réunions secrètes dans les mosquées au cours desquelles ils «planifient les attentats».

Faute d’arrestation, les extrémistes musulmans déjouent la vigilance des autorités. «Ne nous demandez, surtout pas d’imposer des contrôles de papiers d’identité au seuil de chaque mosquée, à chaque appel à la prière», a déclaré un policier.

Un responsable du ministère des Affaires religieuses a rassuré que le «département n’épargne aucun effort pour assainir les mosquées, comme en témoignent la récupération d’une centaine de ces édifices et l’enrôlement de nouveaux imams anti-extrémisme».

«En dépit du retard accusé ces dernières années dans la politique de déradicalisation des mosquées, nous estimons que nous sommes, aujourd’hui, sur la bonne voie. Seules quelques-unes d’entre elles n’étant pas totalement maîtrisées», a-t-il ajouté. (cath.ch/ibc/bh)

Beaucoup de mosquées de la ville de Tunis ne sont pas encore contrôlées par l'Etat.
28 novembre 2016 | 15:27
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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