Tunisie: Le débat se poursuit sur la frontière entre religion et politique dans la société

Tunis, 18.08.2015 (cath-apic) Bien que la frontière entre religion et politique dans la société tunisienne fasse toujours débat dans le pays, cette question a été traitée à l’occasion de la rédaction du premier article de la nouvelle Constitution du pays, a indiqué le quotidien tunisien, La Presse.

Les partisans d’une implication de la religion dans la vie politique font valoir que la religion, touchant à tous les aspects de la vie, même politique, doit être intimement associée à la vie en société. Leurs contradicteurs estiment que politique et religion devraient être séparés, en raison d’une éventuelle instrumentalisation de la foi à des fins politiques. Certains pensent, face au danger terroriste, que l’activité religieuse doit être strictement contrôlée.

Le limogeage, le 11 août 2015, de l’imam prédicateur d’une mosquée de Tunis, la capitale, a démontré la vigueur du débat, tout en illustrant la complication du rapport entre la religion et la politique.

L’imam limogé qui officiait à la mosquée El Fath, est l’ancien ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi. Le Conseil syndical des imams et des cadres des mosquées, relevant de l’Organisation tunisienne du travail, a dénoncé ce limogeage.  Cette éviction s’explique par le fait  que l’imam a permis, sans autorisation, à la chaîne arabe Al Jazeera, de diffuser en direct la prière de l’Aïd depuis sa mosquée. Le syndicat a annoncé avoir intenté un procès contre le ministère des Affaires religieuses pour la révocation de l’imam et de  Chiheb Eddine Tlich, imam de la mosquée de Monfleury, à Tunis. La révocation de l’imam Khadémi a suscité une forte indignation des fidèles de la mosquée.

En Tunisie, la révocation et la désignation des imams de mosquées est une prérogative de l’Etat. Elle remonte du temps où le président Zine Abidine Ben Ali dirigeait le pays (novembre 1987-janvier 2011). (apic/ibc/ag/bh)