Troisième journée de la visite du pape en Tanzanie (030990)

Jean Paul II «tend la main de l’amitié et de l’amour» aux musulmans

Songea, 3septembre(APIC) Le pape Jean Paul II a tendu «la main de l’amitié et de l’amour» aux musulmans au cours d’une messe célébrée lundi matin

à Songea, capitale du Ruvuma, dans le sud de la Tanzanie, à la frontière du

Mozambique. Le pape s’est en outre adressé aux jeunes en leur demandant de

s’engager davantage pour l’Eglise et la société.

Le troisième jour de la visite du pape en Tanzanie a commencé pour le

par un voyage effectué de Dar es-Salam à Songea, pour y présider une messe

placée sous le thème «Vocation et mission des jeunes dans la société et

dans l’Eglise». Si les catholiques sont 20% en Tanzanie, ils représentent

plus de 80% dans la région de Songea. S’adressant aux uns et aux autres

après avoir tendu la main aux musulmans, le pape a relevé qu’»en tant que

croyants en un Dieu unique, riche en miséricorde, il est essentiel que nous

construisions des rapports basés sur la justice, sur la fraternité et sur

le respect réciproque».

Jean Paul II n’a pas manqué non plus d’évoquer dans son homélie la situation difficile de tant de jeunes Africains, «profondément tourmentés par

le manque d’espoir qui obscurcit leur avenir. En dépit des problèmes, de la

pauvreté, de la corruption, de la criminalité et du chômage, il leur a demandé de ne pas perdre la foi.

Avec l’indépendance, a-t-il observé, «beaucoup de pays en voie de développement ont jeté sur l’avenir un regard optimiste, mais ce n’était que

pour découvrir que les espérances qu’ils mettaient dans le développement

sont aujourd’hui très loin d’être réalisées». Le pape a parlé ici d’une

«faillite», qui se manifeste dans la persistance de la faim et de la malnutrition, dans le «fléau» que constitue le flux des réfugiés, dans la vulnérabilité face aux maladies, dans le manque d’une assistance sanitaire minimale.

Jean Paul II a complété ce cadre dramatique en citant le manque de

structures éducatives, un habitat «à la limite de la décence», le chômage,

la criminalité, la corruption, la concurrence déloyale pour s’assurer une

position sociale enviable et l’ambition sans scrupules présente à bien des

niveaux dans la vie sociale.

Le pape en a outre réaffirmé la nécessité «pour les individus et les nations développées ou en voie de développement», d’un «engagement pour la

solidarité axé sur le bien de tous». Il a averti qu’une telle solidarité ne

peut être réalisée par les conflits idéologiques ou sociaux.

Peu après la cérémonie, le pape a regagné Dar es-Salam en avion, d’où il

est reparti pour Mwanza, un port de quelque 200’000 habitant situé sur la

rive méridionale du lac Victoria, où, en début de soirée, il a béni des malades. (apic/cip/jt/pr)

3 septembre 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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