Traditionalistes: Mgr Richard Williamson ordonne un nouvel évêque
Dans l’indifférence des traditionalistes de Mgr Lefebvre et du Vatican, Mgr Richard Williamson a consacré évêque, le 19 mars 2016, le Père bénédictin Thomas d’Aquin (Miguel Ferreira da Costa), au monastère de Santa Cruz, à Nova Friburgo, au Sud du Brésil. Considéré comme le leader de la ‘Résistance’ à tout rapprochement des intégristes avec Rome, Mgr Williamson semble de plus en plus isolé dans son combat.
Cette consécration épiscopale intervient exactement un an après celle de l’abbé Jean-Michel Faure. La ‘Résistance’ dispose ainsi de trois évêques. Et la dissidence au sein du traditionalisme ne fait que s’accentuer. Mgr Richard Williamson est un des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre en 1988. Comme les trois autres, il a bénéficié de la levée de l’excommunication accordée par le pape Benoît XVI en 2009, mais il a été exclu de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) en 2012, suite notamment à ses propos niant l’holocauste des juifs durant la Deuxième guerre mondiale. Il n’a eu de cesse depuis de fulminer contre toutes les perspectives de ‘ralliement’ de la mouvance traditionaliste à l’Eglise romaine. Il semble avoir trouvé quelques appuis notamment chez les dominicains d’Avrillé et en Amérique latine.
Un ancien du Barroux qui a refusé le ralliement
Le Père Thomas d’Aquin se rattache à l’origine à l’abbaye traditionaliste française du Barroux, où il a été formé au début des années 1970. Mais lorsque le Barroux fait allégeance à Rome en 1986, il quitte le monastère et rentre au Brésil où, avec quelques autres religieux, il fonde en 1987 le monastère dissident de Santa Cruz, près de Nova Friburgo. Il reçoit alors le soutien de la FSSPX. Mais il s’oppose à tout dialogue avec Rome et refuse la main tendue par Benoît XVI qui rétablit la messe traditionnelle et lève l’excommunication des évêques Lefebvristes en 2009. Les relations avec la FSSPX, qui tente en vain de le faire renvoyer, en arrivent finalement à la rupture. Le Père Thomas d’Aquin reçoit alors le soutien d’un autre dissident, Mgr Williamson.
Interrogé sur le site des dominicains d’Avrillé sur le caractère schismatique de son ordination épiscopale, le Père Thomas d’Aquin répond: «De même que les sacres de 1988 (ceux de mgr Lefebvre ndlr) n’ont pas été un acte schismatique, le nouveau sacre le sera tout autant. La raison des premiers est aussi celle des suivants, c’est-à-dire le fait que Rome ne veut pas revenir à la Tradition. […] le constat est que la chaire de Saint Pierre est occupée par des ennemis de Notre Seigneur Jésus Christ. C’est un constat douloureux, mais c’est un constat objectif.»
Aucun commentaire à Rome
A Rome, aucun commentaire n’a été officiellement donné autour de cette nouvelle consécration épiscopale, pas plus que lors de celle de l’abbé Faure il y a un an. Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la commission pontificale Ecclesia Dei chargée du dialogue avec les intégristes s’était alors contenté de rappeler dans une interview que ce geste entraînait une excommunication automatique latae sententiae. (cath.ch-apic/mp)