Tout prêtre ayant un enfant doit abandonner l'état clérical, réaffirme le Vatican
«Nous essayons de faire tout ce qui est possible», afin qu’une «dispense des obligations de l’état clérical» soit obtenue pour un prêtre de rite latin ayant un enfant, affirme le cardinal Beniamino Stella. Le préfet de la Congrégation pour le clergé s’exprimait le 27 février 2019 dans un entretien avec L’Osservatore Romano relayé par le Saint-Siège.
Conformément à la ‘Note sur la pratique de la Congrégation pour le clergé au sujet des clercs avec progéniture’, en vigueur dans l’Eglise, la pratique veut qu’on obtienne au plus vite une «dispense des obligations de l’état clérical» pour un prêtre de l’Eglise latine avec une progéniture. Et ce, afin de «sauvegarder» le bien de l’enfant, rappelle le cardinal Beniamino Stella. Car tout enfant a le droit de jouir de la présence d’un père et d’une mère, ajoute-t-il, répondant aux questions d’Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication.
Situation «irréversible»
Une situation de ce genre est considérée comme «irréversible» et nécessite que le prêtre abandonne l’état clérical «même s’il se considère apte au ministère», explique encore le prélat. Si le prêtre concerné est volontaire, la demande de dispense est présentée rapidement au pontife. Il s’agit ainsi d’obtenir la dispense dans «les plus brefs délais» – environ deux mois – afin que le prêtre puisse «être disponible à côté de la mère» pour élever la progéniture. «Un calcul approximatif des demandes de dérogation révèle qu’environ 80% d’entre elles impliquent la présence de progénitures, confie encore le cardinal, bien que souvent conçues après l’abandon du ministère lui-même».
Toutefois, dans le cas où la situation exige que le prêtre assume la responsabilité de la paternité mais que celui-ci «ne veut pas demander la dispense», l’affaire est présentée à la Congrégation pour le clergé, afin qu’elle formule un renvoi de l’état clérical. Et ce, parce que la responsabilité parentale crée une série d’obligations permanentes, juge-t-il, qui ne «prévoient pas l’exercice du ministère sacerdotal dans la législation de l’Eglise latine».
Célibat sacerdotal pas remis en cause
Le fait que certains prêtres aient vécu en couple et mis au monde des enfants ne remet aucunement en cause le célibat sacerdotal, «don précieux pour l’Eglise latine», estime le prélat italien. Cette valeur actuelle a en effet été exprimée par chacun des derniers pontifes, de saint Paul VI (1963-1978) au pape François. Le pontife argentin a en effet réaffirmé ce principe dans l’avion au retour du Panama le 28 janvier.
Le 19 février 2019, le New York Times avait révélé l’existence de la directive ‘sur la pratique de la Congrégation pour le clergé au sujet des clercs avec progéniture’. Celle-ci avait été découverte en 2017 par un homme ayant appris à l’âge de 28 ans que son parrain prêtre était en réalité son père biologique. Il n’était toutefois pas parvenu à en obtenir de copie. (cath.ch/imedia/ah/rz)