Toujours plus d'Asiatiques sur les Chemins de Compostelle
Le pèlerinage des chemins de Saint-Jacques connaît aujourd’hui un regain de vitalité, et sa popularité s’étend jusqu’en Asie. Attirant une majorité d’Européens, les statistiques révèlent cependant la participation croissante d’Américains, mais aussi d’Asiatiques, annonce l’Agence d’information Eglises d’Asie (EdA).
Depuis le IXème siècle, des pèlerins affluent de l’Europe entière en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice (Espagne), où, selon la tradition, se trouve le tombeau de l’apôtre de Jésus. Ils viennent de Corée du Sud, mais aussi du Japon, de Hongkong, de Singapour, de Taiwan et même de Chine continentale.
4’000 Coréens en 2015
Selon une dépêche de l’agence AsiaNews, plus de 4’000 Coréens se sont rendus sur les chemins de Saint-Jacques en 2015. Loin derrière viennent les pèlerins japonais (environ 300), ceux de Hongkong, puis ceux de Singapour et de Chine.
S’agissant de l’importance relative du nombre des pèlerins sud-coréens, on peut penser que les chrétiens représentant une communauté importante dans ce pays (20 % de protestants et 10 % de catholiques sur une population de 50 millions d’habitants), il apparaît logique que certains d’entre eux se mettent en marche vers Compostelle.
Les chrétiens coréens, férus des lieux de pèlerinage
Nombreux en effet sont les chrétiens coréens qui se rendent en visite en Europe et, parmi les catholiques, ils fréquentent assidûment des lieux tels que Lourdes, Lisieux, le Mont Saint-Michel, la chapelle de la Médaille miraculeuse et celle des Missions Etrangères, toutes deux à la rue du Bac, à Paris, en plus des chemins de Saint-Jacques.
Ces chiffres augmentent d’années en années et les pèlerins venus d’Asie semblent partager un trait commun avec leurs homologues occidentaux: plus que dans une dimension religieuse affirmée, les motivations des pèlerins paraissent ressortir d’une recherche de calme et de réflexion intérieure, voire d’une quête spirituelle sans que celle-ci soit toujours clairement explicitée, souligne EdA.
Une recherche de spiritualité
Dans des pays où les communautés catholiques sont très minoritaires (1% au Japon, guère plus en Chine continentale), le pèlerinage ne séduit pas que les chrétiens. Outre l’aspect religieux du pèlerinage, c’est la recherche d’une forme de spiritualité, de transformation intérieure, de dépassement de soi, sans parler du lien à la nature et des amitiés suscitées par le chemin, qui poussent des Asiatiques à franchir quelque 10’000 km en avion pour partir à pied depuis le Puy-en-Velay ou Saint-Jean-Pied-de-Port vers Compostelle.
Des pèlerinages institués de longue date en Asie
En Asie existent pourtant des pèlerinages institués de longue date. C’est le cas, par exemple, au Japon où le pèlerinage des 88 temples bouddhistes sur l’île de Shikoku connaît un regain de vitalité depuis quelques années. Il attire une moyenne de 500’000 pèlerins tous les ans (contre 240’000 à Compostelle en 2014), mais rares sont ceux qui le font entièrement à pied, beaucoup préférant le parcourir à vélo, en voiture ou en bus. Le succès grandissant du pèlerinage de Compostelle en Asie semble toutefois ne pas vouloir se démentir. (cath.ch-apic/eda/gr)