La Terre Sainte est en état d'urgence prolongée, estime Mgr Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarcat latin de jérusalem | © Maurice Page
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Terre Sainte: une situation «d'urgence prolongée»

En raison de la crise du coronavirus, des milliers de familles sont depuis plusieurs mois privées de travail notamment en Jordanie et en Palestine, souligne Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, dans les colonnes de l’Osservatore Romano du 7 juillet 2020.

«La Terre Sainte est désormais entrée dans une situation d’urgence prolongée», analyse Mgr Pizzaballa, à la tête de ce diocèse depuis 2016. La semaine dernière, la région a dû faire face une deuxième vague de contagions très forte.

Depuis le 6 juillet dernier, l’Etat hébreu a ainsi ordonné un «reconfinement» partiel du pays entraînant la fermeture des bars, boîtes de nuit et salles de sport. Le gouvernement palestinien a pour sa part appelé Israël à fermer les points de passage en Cisjordanie occupée qui sont sous son contrôle.

La propagation du virus préoccupe tout le monde, souligne Mgr Pizzaballa, et met un frein à l’économie. Depuis plusieurs mois, des milliers de familles n’ont plus de travail. Une situation qui engendre des conséquences dramatiques, en particulier en Jordanie et en Palestine, zones qui ne disposent pas des mêmes couvertures sociales qu’en Europe ou en Israël. Sans compter que la plupart des fidèles sont privés de messe, ajoute-t-il.

Avec l’aide des chevaliers du Saint-Sépulcre, le Patriarcat latin a donc ouvert des points d’urgence, dans la région de Bethléem, dans le nord de la Palestine, à Jérusalem-Est, ainsi qu’en Jordanie. Dans ce moment historique, «c’est le mieux que nous puissions faire», poursuit-il.

Des pèlerinages à l’arrêt

La situation sanitaire a également un impact sur les pèlerinages, pour le moment pratiquement tous arrêtés en raison de l’urgence de la situation et parce que les frontières israéliennes restent fermées aux étrangers.

Le nombre de pèlerins ne sera plus le même qu’avant, concède le prélat, et ce durant un certain temps. Parce que la situation post-Covid-19 obligera à mettre en place de nombreuses mesures, cet état de fait risque de durer selon lui environ un an. Le pèlerinage devra s’adapter à de nouvelles situations avec des méthodes et des itinéraires différents, prévoit-il, mais cette situation n’empêchera pas la rencontre avec le Christ.

Nouvelles ordinations

Mgr Pizzaballa s’est encore réjoui des récentes ordinations qui ont pu être célébrées. «Malgré toutes les peines et toutes les divisions, également politiques, le Seigneur nous bénit avec les vocations et nous Le remercions pour cela», déclare-t-il. «Nous sommes dans le pays où Jésus est ressuscité et nous devons donc garder la vision pascale de la vie qui est certes une vision de la croix mais aussi de la Résurrection». (cath.ch/imedia/cg/bh)

La Terre Sainte est en état d'urgence prolongée, estime Mgr Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarcat latin de jérusalem | © Maurice Page
8 juillet 2020 | 14:21
par I.MEDIA
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