Tensions avant les élections présidentielles de ce dimanche

Sénégal: L’archevêque de Dakar voit son pays «se précipiter dans le chaos»

Dakar, 24 février 2012 (Apic) L’archevêque de Dakar voit son pays «se précipiter dans le chaos». Dans une interview accordée le 23 février à l’agence de presse catholique MISNA à Rome, le cardinal Théodore Adrien Sarr affirme qu’il faut agir «pour sauver le pays».

«C’est difficile de voir notre pays se précipiter ainsi dans le chaos. La situation est vraiment préoccupante mais surtout inattendue pour le Sénégal, qui était jusque là toujours félicité pour ses progrès démocratiques et sa stabilité», affirme l’archevêque de Dakar. A la veille de l’élection présidentielle du 26 février, le cardinal Théodore Adrien Sarr déplore que «les événements auxquels nous avons assisté dans d’autres pays se répètent maintenant chez nous aussi».

Appel au respect de la Constitution

Mgr Théodore Adrien Sarr préfère cependant ne pas faire de commentaires dans ce climat préélectoral extrêmement tendu «afin de ne pas mettre en péril toute possibilité de médiation entre les parties».

De passage à Rome à l’occasion d’une rencontre des évêques africains et européens, le cardinal Sarr fait part de son amertume après que les appels au respect de la Constitution et à la paix soient restés sans réponse, notamment le message des Conférences épiscopales du Sénégal, Mauritanie, Guinée-Bissau et Cap-Vert, diffusé le 19 janvier dernier.

«Notre appel a été vain»

«Notre appel a été vain. Chaque partie est résolue à continuer et atteindre ses objectifs coûte que coûte. Les aspirations et les revendications sont amplifiées au fur et à mesure que la date de l’élection se rapproche», poursuit Mgr Sarr. L’archevêque de Dakar déplore les actuelles provocations et les accusations qui ne font que jeter de l’huile sur le feu.

Le cardinal Sarr estime que «chacun a sa part de responsabilité» dans l’actuelle impasse politique. Interrogé sur les mouvements de la société civile et de l’opposition – notamment le collectif des jeunes et des artistes «Y’en a marre» et le «Mouvement du 23 Juin» – qui militent contre la candidature jugée anticonstitutionnelle du président sortant Abdoulaye Wade, le cardinal Sarr souligne la grave crise de confiance à l’égard des autorités. Il se dit préoccupé pour le sort de milliers de jeunes Sénégalais «désespérés» qui considèrent cette élection comme «la clé de voûte de leur avenir». (apic/misna/be)

24 février 2012 | 13:13
par webmaster@kath.ch
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