Pour lutter contre l’exploitation et les violences
Tchéquie: L’évêque de Prague appelle à la légalisation de la prostitution dans son pays
Prague, 4 avril 2002 (APIC) L’évêque catholique de Prague, Vaclav Maly, demande que la prostitution soit légalisée en Tchéquie. Les conditions de travail des prostituées sont à ce point dangereuses et dégradantes que la plupart des évêques tchèques ont rejoint le point de vue de Mgr Maly.
La prostitution en Tchéquie s’est non seulement développée en termes de quantité, grâce à l’afflux massif de clients issus de l’Allemagne voisine, mais elle est également devenue particulièrement dangereuse et dégradante.
La clientèle allemande apprécie les bas tarifs pratiqués par les prostituées tchèques. Celles-ci sont exposées à la violence, aux déviants sexuels en tout genre, et aux maladies vénériennes, sans parler du sida. Beaucoup sont toxico-dépendantes et exploitées par des proxénètes aux méthodes esclavagistes. De plus, les prostituées enceintes sont particulièrement prisées, ce qui provoque une dramatique recrudescence d’enfants abandonnés à la naissance.
Face à cette situation catastrophique, Mgr Maly demande la légalisation de la prostitution pour combattre un mal jugé bien plus grave. Il précise que sa prise de position en rupture avec le discours traditionnel de l’Eglise, qui condamne la prostitution comme péché, n’est aucunement une protestation contre la hiérarchie ecclésiale.
Mgr Maly déclare: «Même si l’Eglise n’aime pas aborder ce problème, il faut considérer que s’en est un. Il est trop simple de moraliser et de juger, il est nécessaire de faire quelque chose». Il estime que «la prostitution détruit tellement de vie en Tchéquie, que nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de réponses simples».
Le Père Daniel Herman, porte-parole de la Conférence des évêques tchèques déclare pour sa part que «l’Eglise doit accepter que la prostitution est son problème autant qu’il est celui de l’Etat. En la légalisant on choisit le moindre de deux maux». Il ajoute: «Cela ne signifie pas que nous ne croyons pas à l’enseignement de la Bible et de l’Eglise, mais nous avons aujourd’hui des problèmes propres à notre temps.» (apic/bbc/sh)