Taizé ouvre en septembre prochain une fraternité à Cuba

Taizé, 15.08.2015 (cath.ch-apic) La communauté œcuménique de Taizé ouvre en septembre prochain une petite fraternité composée de deux frères dans l’île de Cuba, a annoncé le 15 août 2015 Frère Alois, prieur de Taizé.

La communauté monastique, basée dans un village de Saône-et-Loire, en Bourgogne, a accepté l’invitation adressée à Taizé par un évêque catholique et un séminaire évangélique.

Le prieur de Taizé, qui a donné cette information samedi 15 août sur les ondes de Radio Vatican, s’est rendu à Cuba l’an dernier. «J’y étais l’année passée et les jeunes nous ont dit: nous sommes tellement isolés, venez, venez vivre avec nous, alors des frères partent. Et cela, je pense, c’est l’une des intuitions de Frère Roger, de simplement aller partager la vie sur les différents continents».

Taizé, dix ans après la disparition de Frère Roger

La communauté œcuménique de Taizé – dix ans après la disparition de Frère Roger, son fondateur -, est une fraternité toujours vivante, qui compte actuellement une petite centaine de frères de diverses confessions chrétiennes, en provenance d’une trentaine de pays de divers continents. Elle fête cette année son 75e anniversaire et le 100e anniversaire de la naissance de Frère Roger (12 mai 1915-16 août 2005).

Les festivités du 15 août avaient pris cette année une tonalité très particulière pour la communauté de Taizé. Cela fait en effet exactement 10 ans, dimanche 16 août, que s’est éteint Frère Roger, le fondateur de la communauté. Un décès auquel la communauté s’était préparée, mais pas dans des circonstances aussi dramatiques. Frère Roger avait en effet été assassiné, en pleine prière du soir, par une déséquilibrée de nationalité roumaine.

6’000 personnes venues du monde entier

Une décennie après cet évènement, la communauté poursuit sa mission d’éveil spirituel pour la jeunesse et d’appel à la fraternité. Plus de 6’000 personnes venues du monde entier ont passé la semaine à Taizé, assistant à la rencontre intitulée «pour une nouvelle solidarité», qui s’achève ce dimanche. La communauté a depuis des années un rayonnement mondial, avec des implantations dans des environnements très variés comme au Bangladesh, au Brésil, au Sénégal, au Kenya et en Corée, et en septembre prochain à Cuba. Une partie des frères partagent leur vie sur d’autres continents avec des enfants des rues, des prisonniers, des personnes en fin de vie ou des gens vivant dans la misère.

Taizé prépare déjà une nouvelle étape du «Pèlerinage de confiance sur la terre», une importante rencontre internationale des jeunes à Cotonou, qui se tiendra du 31 août au 4 septembre 2016. JB

Encadré

Après Cuba, la Chine

L’actuel prieur de Taizé, Frère Alois (Alois Loeser), est né le 11 juin 1954 en Bavière, puis a vécu à Stuttgart. Ses parents sont nés et ont grandi dans les Sudètes, une région de ce qui était alors la Tchécoslovaquie. Catholique et d’origine allemande, il a la nationalité française depuis 1984. Il envisage un jour d’implanter la communauté en Chine, un pays qui a besoin de davantage qu’une croissance économique mais que l’on devrait apprendre à mieux connaître, a-t-il déclaré à l’agence de presse catholique allemande KNA.

Le fondateur, Frère Roger – de son nom d’état civil Roger Schutz -, est né le 12 mai 1915 à Provence, un petit village suisse qui compte actuellement 360 habitants, situé à 800 m d’altitude, dans le district du Jura-Nord Vaudois. JB

Encadré

Le cardinal Koch et le secrétaire général du COE honorent la mémoire de Frère Roger

Le 16 août à 16h, la communauté a invité à une prière en mémoire de Frère Roger qui rassemble une centaine de responsables d’Eglises, des représentants d’autres religions et des jeunes de tous les continents. Représentant le pape François, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, sera aux côtés du secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), le pasteur Olav Fykse Tveit, du métropolite Emmanuel, vice-président de la Conférence des Eglises européennes (KEK), du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France, du pasteur Laurent Schlumberger, président de l’Eglise protestante unie de France, de Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, de Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, et de Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, en Algérie. (apic/be)