Syrie: Une ville à majorité chrétienne bombardée par le front al-Nosra
Des milices islamistes liées au front al-Nosra, rattaché à Al-Qaïda, ont déclenché, le 24 avril 2016, une vague de bombardement au mortier sur la ville à majorité chrétienne de Sqelbiya, au nord-ouest de la Syrie. Au moins quatre civils ont été tués dans l’attaque, rapporte le 25 avril l’agence d’information vaticane Fides, d’après des sources kurdes.
Au moins 15 blessés, certains dans un état grave, sont également à déplorer dans la localité de la province de Hama. Une pluie d’obus de mortier est tombée sur les quartiers résidentiels. La ville, contrôlée par l’armée syrienne, avait déjà subi par le passé des attaques de la part des miliciens djihadistes qui ont plusieurs fois tenté d’en prendre le contrôle sans jamais y parvenir.
Des munitions américaines?
Au vu des dernières informations disponibles sur le conflit, il n’est pas impossible que des munitions de fabrication américaine aient été utilisées dans cet assaut. Selon l’agence d’information britannique Jane’s, relayée par le quotidien libanais L’Orient-le Jour, les Etats-Unis auraient délivré 3’000 tonnes d’armes et de munitions à des groupes rebelles qui, sur le terrain, sont infiltrés par al-Qaïda ou ont prêté allégeance à l’organisation terroriste. Jane’s mentionne, dans la liste des armements transférés aux groupes «modérés» en Syrie, des obus de mortiers. Pour L’Orient-le Jour, l’expérience démontre qu’au cours de ces trois dernières années, l’envoi de matériel américain aux groupes «modérés» a fini dans une large mesure aux mains du front al-Nosra. L’ancien leader du groupe rebelle Jabhet el-Thouwar avait lui-même, dans un témoignage édifiant, expliqué les modalités du deal informel conclu entre les combattants locaux et al-Nosra, auxquels plus de la moitié des armes étaient transférées.
Trêve entre kurdes et armée syrienne
Entre temps, dans la province d’Hassaké, au nord-est du pays, une trêve a été obtenue entre l’armée syrienne et les miliciens kurdes des Unités de protection populaire (YPG). Le cessez-le-feu fait suite à des affrontements sanglants intervenus à partir du 20 avril, en particulier dans la ville de Qamishli. Des représentants des milices kurdes, interpellés par l’agence ARA News, ont réaffirmé leur intention de conserver le contrôle des zones conquises au cours des affrontements et leur refus de toute concession au gouvernement. Ces mêmes représentants kurdes ont par ailleurs accusé le régime d’avoir contraint les populations civiles locales à créer des groupes paramilitaires d’autodéfense, soumis à l’armée, en utilisant des formes de chantage sur les fonctionnaires. (cath.ch-apic/fides/olj/ag/rz)