Synode: Pas de changement spectaculaire de la doctrine, assure le cardinal Vingt-Trois
Rome, 05.10.2015 (cath.ch-apic) Au premier jour des travaux du Synode des évêques sur la famille au Vatican, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a prévenu les journalistes qu’ils seraient déçus s’ils s’attendaient à un changement «spectaculaire» de la doctrine de l’Eglise. Le secrétaire spécial du synode, l’Italien Mgr Bruno Forte, a relevé quant à lui que cette assemblée serait éminemment pastorale.
Interpellé sur un éventuel développement de la doctrine de l’Eglise, notamment concernant les couples divorcés remariés, le cardinal André Vingt-Trois a tenu à faire une mise au point à l’intention des journalistes, lors d’une rencontre avec la presse: «Si vous êtes venus à Rome avec l’idée que vous alliez repartir avec un changement spectaculaire de la doctrine de l’Eglise, vous allez être déçus».
Il ne s’agit pas d’ouvrir indifféremment l’accès à la communion
«Il n’y avait pas besoin de rassembler un synode pour affirmer cela, il suffisait d’écouter le pape semaine après semaine, lors de ses audiences du mercredi», a poursuivi l’archevêque de Paris, un des quatre présidents délégués du synode.
«Si vous avez pu imaginer un instant que la théorie que le cardinal Kasper a élaborée il y a 20 ans sur les bords du Rhin et qu’il nous a actualisée l’année dernière consisterait à ouvrir indifféremment l’accès à la communion sans qu’il y ait de démarche et de décision personnelle, vous vous trompez», a encore insisté le cardinal Vingt-Trois.
Le cardinal Erdö réaffirme la doctrine traditionnelle à l’égard des divorcés remariés
«Il n’est pas question d’imaginer et d’attendre que le synode recommande au pape de prendre une disposition générale qui éviterait d’affronter la question de la liberté individuelle des personnes», a précisé le haut prélat français avant de poursuivre: «S’il y a un chemin à ouvrir, c’est un chemin qui suppose un engagement personnel, et donc une liberté personnelle».
Un peu plus tôt, devant les pères synodaux, le rapporteur général du synode, le cardinal hongrois Peter Erdö avait réaffirmé la doctrine de l’Eglise à l’égard des divorcés remariés, rappelant l’obligation de vivre chastement cette seconde union pour accéder aux sacrements de la pénitence et de l’eucharistie, «en évitant de provoquer un scandale».
Un synode pastoral
«On ne doit pas attendre de ce synode des changements de la doctrine, car c’est la foi de l’Eglise, mais il faut dire très clairement que ce synode ne se réunit pas pour ne rien dire», a affirmé quant à lui devant la presse Mgr Bruno Forte, secrétaire spécial du synode.
«Ce n’est pas tant un synode doctrinal, mais un synode pastoral, comme le fut le Concile Vatican II, et cela ne diminue en rien le sens d’une telle réunion», a insisté l’archevêque de Chieti-Vasto (Italie).
«Faire face aux questions pastorales et chercher de nouvelles voies d’approche des défis pastoraux rend l’Eglise proche des hommes et des femmes de son temps», a assuré Mgr Forte. «Les temps changent, les situations changent avec le temps, a-t-il poursuivi, et l’Eglise ne peut rester insensible à ces défis». Et le prélat italien de conclure: «Nous sommes là pour réfléchir à comment, dans la fidélité à la doctrine de l’Eglise, les pasteurs et le peuple de Dieu peuvent être proches de toutes ces situations, avec un véritable esprit d’accompagnement». (apic/imedia/ami/be)