Synode: «le pape François jouit d'un immense soutien parmi les évêques»

Washington, 28.10.2015 (cath.ch-apic) «Un immense soutien existe parmi les évêques» pour ce que le pape François tente de faire dans le cadre du synode sur la famille, assure le cardinal américain Donald Wuerl. L’archevêque de Washington, membre de la commission du rapport final, salue l’approche d’ouverture du pontife sur les sujets de pastorale.

Interviewé le 26 octobre 2015 dans la revue catholique «America», le prélat américain se réjouit de l’approbation, à la majorité des deux-tiers, des 94 paragraphes du document final du synode, qui s’est terminé le 25 octobre. «L’épisode conclusif d’hier m’a convaincu, dans cette aula pleine d’évêques du monde entier, qu’il existe un immense soutien pour ce que le pape tente de faire».

L’archevêque de Washington, se dit persuadé que ce document est l’œuvre du Saint-Esprit. «Nous étions dix personnes autour de la table, et à certains moments, j’ai pu sentir que quelque chose de plus se passait qu’un échange de paroles», assure-t-il. Il souligne que les discussions ont été très positives, au synode, «une fois que la fumée des idées selon lesquelles il était manipulé, et qu’il existait un sinistre complot, s’est dissipée». Le prélat affirme que ces trois semaines ont débouché sur une véritable réévaluation, «non pas de l’enseignement- qui a été réaffirmé dès le premier jour- mais de la façon dont cet enseignement est partagé».

Un synode dans la continuité de Vatican II

Pour Mgr Wuerl, la principale avancée du synode est l’ouverture, «et il n’y a pas de retour possible sur ce point». Il assure également que le droit canon ne constitue plus le cadre de la réponse pastorale de l’Eglise. «Il est maintenant question de la compréhension qu’a l’Eglise du travail de la miséricorde de Dieu dans le ministère pastoral et sacramentel. C’est un changement considérable». L’archevêque de Washington considère ainsi que ce synode est une ouverture vers une nouvelle direction, «en complète continuité avec le Concile Vatican II».

Il assure que le document final n’est pas vu seulement à travers le prisme occidental. «Lorsque l’on lit ces paragraphes, ce n’est plus le monde occidental qui parle au nom de l’Eglise mondiale. C’est également quelque chose d’inédit.» Il relève que les dix rédacteurs du document ont fait en sorte qu’il soit équilibré. «Le Saint-Père voulait que tout ce que nous produisions reflète véritablement ce qui a été dit dans la salle (…) que ce soit un document consensuel». Il souligne en outre que les déclarations «apocalyptiques» entendues parmi les évêques étaient marginales.

Renforcer la famille pour la prochaine génération

Concernant les divorcés remariés, le document final affirme «qu’ils sont toujours membres de l’Eglise, qu’ils sont toujours nos frères et nos sœurs», relève le prélat américain. «Nous voulons nous assurer qu’ils ne se sentent pas exclus de l’Eglise. Mais le document ne dit pas que, en conséquence, telle ou telle chose doit être réalisée. Les discussions se centreront, dans le futur, sur ce que signifiera ce ‘en conséquence’». Le prélat affirme ne pas savoir ce que le pape François produira en rapport aux conclusions du synode. Cela pourrait être un simple document, une exhortation apostolique post-synodale ou même une encyclique. Mais il est aussi possible que le pontife utilise simplement les diverses sections du document final dans le cadre de discussions plus approfondies, de conférences ou d’homélies.

Mgr Wuerl est convaincu que le synode a été un succès. «Nous avons réussi à prendre conscience, à reconnaître que nous devons concentrer beaucoup plus d’énergie à nos familles et à renforcer, pour la prochaine génération, les notions de famille et de mariage», conclut-il. (apic/am/rz)

Le cardinal Donald Wuerl, archevêque de Washington
28 octobre 2015 | 11:31
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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