Synode de l'EERV: La question du licenciement au cœur des débats
L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) reste partagée sur la stratégie à adopter quant à la gestion de ses ressources humaines. La clarification des procédures de licenciement a suscité un débat nourri les 4 et 5 mars dernier à l’occasion du synode extraordinaire de l’EERV à Belmont-sur-Lausanne.
Selon l’agence de presse Protestinfo, la question du licenciement des pasteurs «gâche l’ambiance du synode de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud depuis une année». Un groupe d’élus est en effet remonté contre la manière dont certains contrats ont été dénoncés ces dernières années – quatre cas sont d’ailleurs actuellement devant les tribunaux. Il demande la limitation du Conseil synodal (l’exécutif de l’EERV) et de l’office des ressources humaines (ORH) de l’Eglise.
Management vs bienveillance
En juin 2015, rappelle Protestinfo, «le synode avait décidé de mettre en place un groupe de travail appelé à proposer des modifications au Règlement ecclésial». Ces propositions ont servi de base de réflexion au synode, ces derniers jours, qui «n’est pas parvenu (…) à une modification réglementaire».
«Chaque article donne lieu à d’importantes discussions pour trouver un compromis capable de satisfaire à la fois les défenseurs d’une Eglise au management plus professionnel et ceux qui souhaitent qu’elle traite avec plus de bienveillance ses employés», explique l’agence de presse protestante. Elle précise qu’une «séance de relevé aura lieu, probablement fin avril».
Luther & l’EERV
La proposition défendue par le président du Conseil synodal, Xavier Paillard, vise à mettre en place une commission de traitement des litiges pour «renforcer les mesures qui viennent avant que l’on en arrive au licenciement». Une «demi-mesure», selon certains, puisque dans ce projet, le Conseil synodal reste l’autorité d’engagement et de licenciement.
Si certains élus plaident le statu quo, d’autres s’élèvent contre un mode de gestion trop similaire à celui de l’entreprise. «Alors que nous nous apprêtons à fêter les 500 ans de la Réforme, ne faut-il pas se demander comment serait traité un Luther dans l’EERV?», a questionné le délégué laïc Jacques Ballenegger. «Une Eglise ne doit pas défendre ses propres intérêts, mais ceux de Jésus-Christ!»
Réformés succède à Bonne Nouvelle
Durant ce synode extraordinaire, les délégués ont également ratifié la charte rédactionnelle du nouveau journal romand Réformés, qui remplacera cet automne Bonne Nouvelle, le mensuel de l’Eglise réformée vaudoise.
Réformés bénéficiera, d’une équipe rédactionnelle renforcée. Selon l’EERV, sa charte rédactionnelle, adoptée par le synode, permettra «de continuer à toucher un large public et de mieux affirmer les convictions des réformés».
Samedi à Belmont-sur-Lausanne, «c’est le titre jugé trop identitaire et la charte rédactionnelle manquant d’œcuménisme pour certains délégués qui ont nourri les débats», précise Protestinfo. (cath.ch-apic/com/protestinfo/pp)