Les femmes et les évêques à l'uni de Fribourg pour discuter de la sacramentalité | © CES
Suisse

Suisse: peut-on confier la célébration des sacrements à des laïcs?

La célébration de certains sacrements peut-elle ou doit-elle être confiée à des personnes non ordonnées? Les enjeux et les défis d’une telle évolution ont été débattu lors d’un colloque organisé conjointement, le 6 septembre 2022 à Fribourg, par la Conférence des évêques suisses (CES) et la Ligue Suisse de femmes catholiques SKF.    

Chacun des sept sacrements de l’Eglise catholique est un signe visible de la présence rédemptrice de Jésus-Christ, rappelle la CES dans un communiqué du 8 septembre.  Dans le cadre de huit exposés et de plusieurs discussions en plénum, les participants au colloque ont examiné les perspectives pratiques, ecclésiologiques, canonique pastorales et liturgique.

Cette thématique avait été choisie en raison de l’expérience de nombreux agents pastoraux laïcs, notamment dans les hôpitaux, les maisons de retraite et l’aumônerie des personnes handicapées, confrontés au manque de prêtres qui limite aujourd’hui la célébration des sacrements en de nombreux endroits.

Recherche de solutions pratiques

Les participant-e-s ont reçu des impulsions d’experts de la doctrine et de la pastorale pour discuter de possibles réaménagements de la vie pastorale et sacramentelle de l’Église catholique en Suisse.

Des différences actuelles dans la pratique des divers diocèses ont été mises en évidence. En Suisse alémanique, les diocèses de Saint-Gall et de Bâle, par exemple, utilisent déjà une disposition du droit canonique qui permet à des hommes et des femmes non ordonnés de présider les baptêmes avec une délégation de l’évêque. Cette pratique n’existe en revanche pas en Suisse romande et en Suisse italienne. Les discussions en plénum ont mis en évidence l’importance et parfois l’urgence de solutions systématiques et pratiques qui devraient aller au-delà des dérogations ponctuelles.

Renforcer la proximité avec les gens

En Suisse aussi, les besoins des fidèles en matière de proximité pastorale et de l’action tangible de Dieu ne peuvent pas toujours être satisfaits, car il manque des ministres ordonnés pour présider les célébrations sacramentelles, admet la CES.

Des agents pastoraux laïcs accompagnent parfois des personnes sur une longue période et établissent une relation avec elles, mais doivent ensuite laisser la présidence de la célébration des sacrements à un prêtre qui, dans le pire des cas, n’a aucune relation avec les personnes accompagnées. Lors du colloque, quelques agents pastoraux ont montré de manière touchante comment les dispositions actuelles influencent la pratique ainsi que le témoignage du message chrétien.

Agir dans un esprit synodal

Le colloque est issu du processus ” Ensemble en chemin pour renouveler l’Eglise » que la CES a entamé en 2020, notamment avec la Ligue suisse de femmes catholiques. Les expériences du colloque ” Sacramentalité et Eglise ” seront reprises par le groupe de travail, composé de membres des deux institutions, et prises en compte dans les réflexions actuelles dans le cadre du processus synodal en Suisse.

Le groupe de travail se réunira à nouveau dès le 28 septembre pour faire un premier bilan et planifier la suite. Dans le cadre de ses compétences, la Conférence des évêques suisses intégrera les expériences apportées lors de la réunion dans le processus synodal au niveau de l’Eglise universelle et s’engagera en faveur des réformes nécessaires à un renouveau dans le présent de l’Eglise catholique, conclut la CES. (cath.ch/com/mp)

Les femmes et les évêques à l'uni de Fribourg pour discuter de la sacramentalité | © CES
9 septembre 2022 | 10:34
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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