Suisse: Appel pour le Dimanche du réfugié le 21 juin 2015
Fribourg, 10 juin 2015 (Apic) Le thème de l’exil est au centre de l’Appel des Eglises et des communautés religieuses pour le Dimanche du réfugié et le Sabbat du réfugié les 20 et 21 juin 2015. Dans un monde toujours aussi injuste et, surtout, de moins en moins sûr, ‘Lampedusa’, la ‘barrière de Melilla’ ou encore la ‘fosse commune de la Méditerranée’ cristallisent les formes complexes d’injustice sociale et d’oppression, dénoncent les responsables religieux.
Le message pour la journée du réfugié, publié le 10 juin 2015, est signé par Mgr Markus Büchel, pour la Conférence des évêques suisses (CES), le pasteur Gottfried Locher, pour la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), Mgr Harald Rein, évêque de l’Eglise catholique-chrétienne de la Suisse et Herbert Winter pour la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI).
Le texte relève d’abord que «lorsque le Mur de Berlin est tombé il y a 25 ans, entraînant la chute des régimes politiques du bloc de l’Est, de nombreuses personnes y ont vu la preuve définitive que les systèmes reposant sur l’oppression, l’exploitation et le repli n’étaient pas durables et que le bien triomphait. Des images bouleversantes de personnes inconnues s’embrassant, chantant et dansant ensemble devant et sur le Mur ont alors circulé à travers le monde. En fêtant cet événement historique, c’est aussi la victoire de la liberté de circuler et d’immigrer en tant que droit humain que l’on fêtait.»
Vingt-cinq ans plus tard, le constat des responsables religieux est amer, le monde est «certes plus libre depuis la chute du Mur, mais toujours aussi injuste et, surtout, de moins en moins sûr. ‘Lampedusa’, la ‘barrière de Melilla’ ou encore la ‘fosse commune de la Méditerranée’ sont autant de mots clés cristallisant les formes complexes d’injustice sociale et d’oppression régnant à travers le monde, ainsi que le besoin irrépressible de la population de fuir ces conditions pour se réfugier chez nous.
Se soucier des exilés
En tant qu’héritiers de la conception judéo-chrétienne de l’être humain, il est de notre devoir de nous préoccuper des intérêts des personnes sur le chemin de l’exil, souligne l’appel des religieux. «A l’époque biblique déjà, les gens étaient en exil. Ils fuyaient le pouvoir politique, les famines et les persécutions personnelles. Tous avaient en commun le départ vers l’inconnu et la peur que cela entraînait.»
La Bible relate de nombreux destins de réfugiés. Elle invite à ne pas les opprimer mais à leur octroyer des droits. Selon le livre du Deutéronome, Dieu aime l’émigré et lui donne du pain et un manteau (Dtn 10,18).
Non à la peur de l’étranger
Les afflux de réfugiés suscitent la peur – peur de l’étranger mais aussi peur pour sa propre sécurité sociale et politique. C’est compréhensible, admettent les responsables religieux. Avec la mondialisation économique et le progrès technique, le monde se rapproche certes, mais parallèlement, il est plus divisé que jamais.
«Dans ce contexte, le Dimanche du réfugié et le Sabbat du réfugié nous appellent cette année à ne pas réduire notre rapport à l’exil et à la migration à une sélection sur la base d’intérêts économiques. Nous sommes appelés à tisser des liens permettant d’apprendre et d’en bénéficier réciproquement.» (apic/com/mp)