Strasbourg: Les nouvelles «Orientations» du diocèse de Strasbourg
Un temps de prière pour les divorcés et divorcés/remariés
Strasbourg, 26 juillet 2004 (Apic) Les «Orientations pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées», signées le 1er mai 2004 par Mgr Joseph Doré, archevêque de Strasbourg, entreront en vigueur dès le 1er septembre. Avec un point central. Un temps de prière à l’église est possible pour les divorcés/remariés à l’occasion d’un second mariage civil. Même si des restrictions demeurent, aucun texte épiscopal n’avait été jusque-là, s’exclame un prêtre dans La Croix du 26 juillet.
Les «Orientations pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées», signées par l’archevêque de Strasbourg Mgr Joseph Doré le 1er mai et entrant en vigueur dès le 1er septembre 2004 ouvrent des pistes pour l’accompagnement de ces fidèles.
Il y a plusieurs années déjà s’est engagée en France et dans le diocèse de Strasbourg une réflexion concernant cette question. Le document qui entrera en vigueur en septembre est le fruit de ce travail au sein du diocèse.
Pour l’évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Christian Kratz, «il s’agissait d’une urgence pastorale». Le sujet des divorcés et divorcés remariés préoccupe les responsables de l’Eglise catholique de France, notamment, comme le montrent textes ou guides publiés dans plusieurs diocèses.
La «mentalité de condamnation reste tenace»
«Un certain nombre de prêtres avaient senti ce douloureux problème et la nécessité d’une réponse d’Eglise, entre ceux qui sont très à cheval sur les normes et ceux qui font n’importe quoi au risque d’entretenir l’ambiguïté», explique Mgr Kratz.
Il aura fallu quatre années de réflexion au sein du Presbytérium pour en arriver à ces «Orientations». Avec un point central, que souligne le texte : «Les baptisés divorcés et divorcés remariés continuent d’être chrétiens», même si leurs situations ecclésiales sont différentes. Regrettant «la mentalité de condamnation encore tenace» dans bien des communautés chrétiennes, l’évêque auxiliaire de Strasbourg demande «un travail d’information pour rappeler que les personnes divorcées remariées ne sont pas exclues de l’Église».
Prière à l’église pour divorcés remariés
Enfin, le texte aborde le problème délicat des temps de prière à l’église à l’occasion d’un second mariage civil. «Je demande aux prêtres d’accueillir à la fois avec discernement et bienveillance la demande de prière adressée à l’Eglise par des personnes divorcées à l’occasion de la formation d’un nouveau couple», écrit Mgr Doré. «Il fallait sortir du tout ou rien, entre l’ersatz de mariage et l’impossibilité de dire que rien n’est possible», explique le prélat. D’où certaines conditions, énumérées dans le texte : jour différent du remariage civil, autre lieu que l’église paroissiale, pas d’échange de consentements ni bénédiction d’alliance, de bénédiction nuptiale ni de signature de registre.
Aucun texte épiscopal n’avait été jusque là
Pour le Père Guy de Lachaux, participant actif au mouvement «Chrétiens divorcés», qui suit la question du divorce à la pastorale familiale du diocèse d’Évry, «ce genre de conditions est toujours un peu vécu comme une brimade, mais ce texte a le grand mérite de dire positivement qu’un temps de prière est possible. Aucun texte épiscopal n’avait été jusque-là.
Je suis vraiment surpris par la réflexion qui a été menée sur le terrain et la volonté d’avancer sur ces questions». Il se réjouit aussi de la sensibilité dont fait preuve le texte pour les divorcés remariés qui se présentent à la communion. Ajoutant que «l’attitude pastorale la meilleure est celle qui consiste à les éclairer avec délicatesse sur le sens et les enjeux de la position de l’Eglise, et à les inviter à avancer sur un chemin de vérité et d’espérance», écrit-il. (apic/lacroix/vb)