Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall | © Maurice Page
Dossier

St-Gall: Mgr Büchel connaît parfaitement le prêtre abuseur

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Confronté à un cas concret d’abus sexuels à St-Gall, cité dans le rapport sur l’histoire des abus sexuels en Suisse, l’évêque Mgr Markus Büchel avait prétendu le 13 septembre ne pas connaître le prêtre connu sous les initiales E.M. et devoir effectuer des recherches pour l’identifier. Il est revenu totalement le lendemain sur ses déclarations. Il connaît parfaitement le nom du prêtre impliqué, mais ne peut pas le citer pour des raisons juridiques.

Une des études de cas publiées dans le rapport sur l’histoire des  abus sexuels en Suisse fait explicitement état de plusieurs échanges oraux et écrits en 2010 entre la commission diocésaine d’experts et Mgr Markus Büchel concernant les abus du prêtre identifié sous les initiales E.M.

Mais lors de sa conférence de presse le 13 septembre, Mgr Büchel s’est empêtré dans une série de déclarations contradictoires. Tout en reconnaissant explicitement avoir commis des graves erreurs dans la gestion des abus commis par des prêtres diocésains, il avait affirmé n’avoir eu connaissance de ce cas qu’à la lecture du rapport des historiens début septembre et ne pas connaître le prêtre en question.

Mgr Büchel reconnaît son erreur

Confronté à cette contradiction, l’évêque reconnaît son erreur. Dans un communiqué diffusé le 14 septembre, il indique avoir été induit en erreur par le fait que le groupe de recherche historique n’a pas transmis de nom et a utilisé des initiales fictives. La communication du cas est parvenue à l’évêché le 5 septembre. Et dans un premier temps, nous avons dû examiner les dossiers et identifier la personne en question afin de pouvoir engager la procédure. C’est ce qui s’est passé, explique la porte-parole du diocèse Sabine Rüthemann. (cath.ch/kath.ch/mp)

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Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall | © Maurice Page
14 septembre 2023 | 13:42
par Maurice Page

Le rapport du projet pilote sur l’histoire des abus sexuels dans l’Eglise suisse a permis de dénombrer, entre 1950 et 2022, 1’002 cas d’abus sexuels sur 921 victimes pour 510 auteurs. Selon les historiens, il ne pourrait s’agir là que de la partie émergée de l’iceberg. La faillite de l’institution et les négligences des évêques dans la gestion des abus sont pointées du doigt.

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