Soudan: 12 chrétiennes arrêtées pour «habillement indécent»
Khartoum, 14.07.15 (cath.ch-apic) Amnesty international (AI) a dénoncé le 13 juillet 2015 l’arrestation à Khartoum, la capitale du Soudan, de 12 jeunes étudiantes pour «habillement indécent». Dix d’entre elles encourent des peines de flagellation.
L’organisation de défense des droits humains a précisé que ces filles portaient des pantalons ou des jupes au moment de leur interpellation. Elles ont été arrêtées le 25 juin par la police de l’ordre public devant une église évangélique baptiste où elles avaient assisté à une cérémonie. Deux d’entre elles ont été libérées par la suite, les dix autres ont été inculpées et comparaîtront devant la justice, les 13, 16 et 17 juillet prochaines. Si elles sont reconnues coupables, les jeunes filles âgées de 17 à 23 ans recevront 40 coups de fouet chacune.
Une première a comparu le 6 Juillet et a été immédiatement condamnée à une amende de 500 livres soudanais (78 francs suisses) ou un mois de prison ferme. Une autre, âgée de 17 ans, a été confiée à un tribunal pour enfants.
Une loi discriminatoire
Dans son communiqué, AI appelle les autorités soudanaises à libérer les dix filles, et à abandonner les charges contre elles.
Pour l’organisation, les autorités soudanaises doivent abroger le «crime» de «l’indécence vestimentaire» énoncé à l’article 152 du Code pénal du pays, datant de 1991. Cette disposition donne de vastes pouvoirs à la police de l’ordre public, qui peut arrêter toute personne pour port d’habits considérés comme indécents. La loi sanctionne cette «infraction» de 40 coups de fouet, d’une amende, ou des deux à la fois.
Pour Sarah Jackson, directrice-adjointe d’AI pour l’Afrique de l’Est, «il est scandaleux que ces jeunes filles soient confrontées à un risque de violence physique tout simplement pour avoir choisi de porter une jupe ou un pantalon (…) La loi sur l’ordre public est imposée d’une façon extrêmement discriminatoire et totalement inappropriée. Elle viole les droits des femmes». (apic/com/ibc/rz)