Sommet sur les abus: le Père Zollner espère des «mesures impératives»
Le sommet de février 2019 sur la protection des mineurs doit permettre d’aboutir à des mesures immédiates «impératives» et à des «changements d’attitude», explique le Père Hans Zollner, référent du comité de préparation de la rencontre, dans un entretien à Vatican News en italien paru le 30 janvier 2019.
Au vu des disparités culturelles et de pratiques, trouver une réponse commune à toute l’Eglise face à la crise des abus peut sembler compliqué, reconnaît le jésuite. «Mais si nous renoncions à chercher des voies communes et une compréhension réciproque, que resterait-il de l’Eglise une, catholique et apostolique?», s’interroge-t-il. Ne pas y parvenir serait «une déclaration de faillite». Chacun des participants, estime-t-il donc, doit faire la «clarté» sur lui-même et son lien à l’Eglise universelle.
Changements d’attitude
La profonde crise des abus sexuels et de leur gestion, poursuit le Père Zollner, nécessite des mesures immédiates comme l’éloignement des coupables, leur réduction à l’état laïc et des lignes de conduite «impératives». Toutefois, sont aussi nécessaires des «changements d’attitudes et de paramètres» de long-terme. En particulier, pour une plus grande sensibilité envers les victimes et leurs besoins. Sans quoi, au-delà d’une «émotion initiale, tout se dissoudra dans l’inattention et la négligence».
Pour le prêtre allemand, si ce sommet se réduit à des «bavardages», alors «l’Eglise aura joué sa crédibilité à laquelle est lié son ministère de l’annonce». Toutefois, toute importante soit-elle, cette rencontre n’est «ni le début ni la fin» de l’engagement de l’Eglise pour la protection des mineurs. Et si les abus sont un problème urgent, ce sommet ne prétend pas être la solution définitive et ne pourrait pas l’être. L’Allemand se déclare néanmoins confiant sur la rencontre.
Responsabiliser, rendre des compte et transparence
Le Père Zollner est par ailleurs revenu sur l’organisation du sommet. Les trois premiers jours porteront chacun sur un thème: la responsabilité, le devoir de rendre des comptes et la transparence. Chacun de ces thèmes sera abordé selon trois axes: celui de l’évêque seul, celui de la communauté des évêques et de leur solidarité et enfin celui de toute la communauté ecclésiale. Interviendront des hommes et des femmes, clercs et laïcs, de tous les continents, a précisé le jésuite. Parmi ces intervenants se trouveront des victimes.
S’accorder sur un langage commun
Ce sommet doit donc tout d’abord permettre de s’assurer que les épiscopats s’accordent sur un langage commun pour parler des mêmes choses. Il doit aussi faire la clarté sur le fait que des «instruments déterminés» sont nécessaires et qu’ils doivent être utilisés. De plus, la rencontre doit permettre de reconnaître clairement les obstacles à la lutte contre les abus, de les nommer et de les éliminer.
Dans l’avion de retour du Panama, le 27 janvier 2019, le pape François avait mis en garde contre une «attente surdimensionnée» quant à ce sommet. Après celui-ci, avait-il prévenu, «le problème continuera [car] c’est un problème humain qui est partout». Le pontife avait alors présenté cette réunion comme une «catéchèse» à l’attention des épiscopats. (cath.ch/imedia/xln/rz)