Iran: Soins refusés à une iranienne chrétienne emprisonnée
Téhéran, 06.11.2015 (cath.ch-apic) Maryam Naghash Zargaran, responsable d’une église de maison en Iran, condamnée à quatre ans de prison en juillet 2013 pour atteinte à la sécurité nationale, avait obtenu une autorisation de sortie provisoire pour être hospitalisée. Suite au refus du procureur général, elle a été reconduite en prison sans traitement médical, rapporte, le 6 novembre 2015, le site d’information chrétien Portes Ouvertes.
Le 27 octobre dernier, le médecin de la prison d’Evin, à Téhéran, prescrivait à Maryam, âgée de 36 ans, une sortie provisoire de cinq jours en vue d’un séjour à l’hôpital. Le procureur général ayant ensuite refusé cette hospitalisation, Maryam a été, obligée d’interrompre son traitement médical et est retournée en prison.
Cela fait plus de 30 mois que Maryam est incarcérée dans le quartier des femmes de la prison d’Evin. Les autorités judiciaires refusent le droit de visite de sa famille à cette «détenue spéciale». Maryam Naghash Zargaran a subi, en 2006 une lourde opération cardiaque.
Cette responsable d’église de maison a été convoquée, en février 2011, par le bureau des renseignements iranien pour être entendue sur ses activités religieuses. Plusieurs interrogatoires successifs ont abouti à la confiscation de ses affaires et biens personnels en lien avec son activité. Finalement arrêtée, elle a été transférée au centre de détention de Vozara où elle a subi des interrogatoires réguliers pendant cinq jours. Les questions portaient sur la croissance rapide de son église de maison, sur les personnes qui la fréquentent et la manière dont les réunions sont conduites. Libérée sous caution, Maryam a été condamnée, le 15 juillet 2013, à quatre ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale.
Encadré
La persécution des minorités religieuses s’est aggravée en Iran
Selon le site Portes ouvertes, les minorités historiques arménienne et assyrienne bénéficient du droit de culte, mais la libre expression de leurs convictions religieuses, surtout en langue perse (farsi), est réprimée. Depuis 2005, la persécution des minorités religieuses s’est aggravée. Les chrétiens investis dans une église ou un groupe de maison, vivent un harcèlement constant: Ils sont interrogés, arrêtés, emprisonnés et battus. Ceux qui se convertissent subissent de fortes pressions de la part de la société, des autorités et de leur famille, afin qu’ils reviennent à l’islam.
La crainte qu’éprouvent les autorités iraniennes quant à la progression du christianisme dans le pays est basée sur des faits réels, estime le site Portes Ouvertes. Les musulmans iraniens, déçus du chiisme prôné par l’Etat, sont de plus en plus curieux et intéressés par le christianisme (et par d’autres religions). On compte en Iran 450′ 000 chrétiens, qu’ils soient Assyriens, Arméniens ou d’origine musulmane. (apic/po/bh/)