Sœur Patricia Fox doit quitter les Philippines
Sœur Patricia Fox, la missionnaire australienne qui s’est attirée la colère du président philippin Rodrigo Duterte pour s’être jointe à des rassemblements de protestation, devra définitivement quitter le pays le 3 novembre 2018, après avoir échoué à obtenir la prolongation de son visa.
La religieuse de 71 ans, de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Sion doit quitter les Philippines, où elle a passé les 27 dernières années, le 3 novembre, le jour où son visa de touriste expire. Le Bureau de l’immigration a rejeté sa demande de prolongation.
«Nous ne permettrons pas au gouvernement d’expulser de force Soeur Fox, étant donné son statut de religieuse missionnaire respectée et de défenseure des droits de l’homme», a indiqué une déclaration de ses avocats.
«Le combat ne s’arrêtera pas là. Je continuerai ma mission avec les pauvres. Je ne cesserai pas de lutter contre la répression», a déclaré Sœur Patricia à l’agence catholique d’information ucanews. Pour elle, le non-renouvellement de son visa «est une tentative de supprimer un apostolat religieux qui se range du côté des pauvres et des opprimés». Elle a promis de revenir quand un nouveau président «plus réceptif à la dissidence» sera élu. «Duterte n’est président que pour six ans ou moins. Je suis pour toujours une religieuse missionnaire. Les tyrans ne durent pas si longtemps.»
Accusée d’activités politiques illégales
Le 16 avril, la religieuse missionnaire, qui est la supérieure régionale de sa congrégation, avait été arrêtée et détenue pendant une nuit pour avoir «participé à des activités politiques illégales». Le président Duterte s’en était alors vivement pris à elle, exigeant son expulsion du territoire philippin. Le 5 septembre, les autorités philippines avaient déclassé le visa de missionnaire de la religieuse en un visa de tourisme, valable jusqu’au 3 novembre.
Une attitude paranoïaque du président Duterte
Mgr Arturo Bastes, président de la Commission de la mission de la Conférence épiscopale, s’est dit choqué par le départ de la religieuse, le qualifiant d’injuste. «Je ne comprends pas pourquoi le président et ses fonctionnaires qualifient d’»étrangère indésirable» une femme frêle dévouée à une noble cause de la mission», a déclaré le prélat. Selon lui, la décision d’expulser Soeur Fox montre seulement l’»attitude paranoïaque» du gouvernement et des fonctionnaires qui ne supportent pas les critiques pour leurs «mauvaises actions».
Un réseau de militants des droits de l’homme a annoncé qu’il organiserait une manifestation le 3 novembre pour manifester son soutien à Sœur Fox en l’escortant jusqu’à l’aéroport. (cath.ch/ucanews/mp)