Sœur André, doyenne de l’humanité, est décédée à 118 ans
La Française sœur André, Lucile Randon à l’état civil, est morte le 17 janvier 2022 à l’âge de 118 ans. Elle était la doyenne de l’humanité. Cette native du Gard s’était engagée dans la vie religieuse à l’âge de 40 ans.
Sœur André est décédée dans son sommeil dans la nuit du 16 au 17 janvier dans l’établissement pour personnes âgées dépendantes où elle résidait, à Toulon, dans le sud de la France, rapporte le quotidien La Croix. «Elle est décédée à 2 heures du matin. Il y a une grande tristesse mais elle le voulait, c’était son désir de rejoindre son frère adoré. Pour elle, c’est une libération», a expliqué le chargé de la communication de l’établissement.
Doyenne de l’humanité
La religieuse, dont l’état civil avait été vérifié, était la doyenne de l’humanité depuis le 19 avril 2022. Lucile Randon est née à Alès en 1904, avec une sœur jumelle qui décèdera l’année suivante, dans une famille non pratiquante, bien que son grand-père maternel fût pasteur.
En 1916, âgée de 12 ans, elle devient gouvernante de trois enfants à Marseille chez un médecin. En 1920, elle est engagée à Versailles comme institutrice dans la famille Peugeot. En 1922, elle rejoint une autre famille, comme gouvernante et institutrice, où elle va rester quatorze ans5. Elle est baptisée en 1923, à l’âge de 19 ans.
Au noviciat à 40 ans
Elle entre au noviciat des Filles de la charité, de saint Vincent-de-Paul, à Paris en 1944, à 40 ans. Elle choisit comme nom sœur André, en hommage à son frère aîné inquiet de la voir entrer en religion. Elle s’occupera notamment d’orphelins et de personnes âgées durant sa vie religieuse à l’hôpital de Vichy.
À l’âge de 75 ans, sœur André prend sa retraite et entre dans un établissement en Savoie, où elle passera une trentaine d’années. Avant d’arriver à Toulon en 2009, à l’âge de 105 ans.
Depuis plusieurs années, cette religieuse de la congrégation des Filles de la charité de Saint Vincent de Paul, ne cachait pas une certaine lassitude: elle souhaitait «se retirer de cette affaire». Mais «le bon Dieu ne m’entend(ait) pas», confiait-elle à l’Agence France-Presse qui l’avait longuement rencontrée en janvier 2022.
La religieuse vivait dans un fauteuil roulant et avait perdu la vue. Sœur André aura connu deux guerres mondiales, trois républiques et 10 papes. (cath.ch/ag/lcx/bh)