Six Québécois tués au Burkina Faso
Six volontaires québécois du Casira (Centre amitié de solidarité internationale de la région des Appalaches), dont quatre membres d’une même famille figurent au nombre des victimes des attentats du 15 janvier 2016 à Ouagadougou. La Congrégation de Notre Dame du perpétuel secours, avec laquelle les bénévoles étaient en contact, a exprimé sa consternation et sa peine.
«Nous sommes bouleversées, a indiqué au site d’information Proximo, Sœur Gaétane Guillemette, secrétaire générale de la Congrégation de Notre-Dame du Perpétuel Secours. Nos soeurs africaines ont communiqué avec nous dans la soirée. Le groupe venait tout juste de passer à notre maison d’Ouagadougou. Ils étaient venus saluer les soeurs en fin d’après-midi. Trois d’entre eux s’en allaient faire leurs bagages pour revenir au Québec sur l’avion de 23h. Le groupe allait accueillir trois autres volontaires qui devaient coucher chez nous», raconte la religieuse.
Les autorités ont fait état de 30 morts au lendemain de cet attentat terroriste. Parmi les victimes, six Québécois, dont quatre membres de la famille Carrier, Yves, Charlelie, Maude et Gladys Chamberland, conjointe d’Yves. Deux autres volontaires du même projet de solidarité, Suzanne Bernier et Louis Chabot, sont aussi décédés.
Des bénévoles au coeur généreux
«Notre pensée aujourd’hui rejoint les familles et amis de ces bénévoles au cœur généreux et ouvert sur le monde de ceux et celles qui ont besoin de notre amitié, de notre aide et du partage de nos expériences et de nos compétences», ajoute la secrétaire générale. La Congrégation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours fondée en 1892 est présente dans neuf pays, dont trois d’Afrique. Depuis plus de vingt ans, elle propose à des laïcs de participer à des stages missionnaires avec des religieuses d’Afrique. Le groupe de Casira ne faisait cependant pas partie de ces stages, mais était en lien avec les religieuses.
L’attentat du 15 janvier ne remet pas en question de tels projets de solidarité internationale.»On va continuer d’encourager les gens à y participer. Quand ils sont avec nous, toutes les précautions sont prises. Mais si vous remarquez, le problème, c’est quand les gens vont dans les capitales, dans les lieux publics. Ce sont ces lieux que les djihadistes attaquent», note sœur Gaétane Guillemette. «Y a-t-il un endroit qui ne soit pas dangereux aujourd’hui? Le danger est partout. Personne n’est à l’abri. Cela pourrait nous arriver ici, à Montréal, à Québec», ajoute-t-elle.
Le risque zéro n’existe pas
Michèle Asselin, directrice générale de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) a également exprimé sa tristesse après la mort des six Québécois. Le groupe Casira est membre de l’AQOCI.»En coopération internationale, malheureusement, il n’y a pas de risque zéro. Vendredi, c’était Ougadougou. Il y a quelques semaines, c’était Paris. Il y a des risques partout dans le monde».
«Les coopérants qui acceptent de participer à des projets dans des pays à risques suivent des formations. Des règles de sécurité doivent être respectées dont l’interdiction pour les coopérants d’être dans des lieux publics ou de participer à des activités publiques. On leur demande aussi de ne pas sortir le soir, après le coucher du soleil. Ce n’est pas facile mais ces règles permettent d’assurer la sécurité des coopérants.» (cath.ch-apic/proximo/mp)