Sion: davantage de temps de travail pour l’aumônerie de prison
Une nouvelle convention concernant l’aumônerie des prisons a été signée entre les Eglises catholique et réformée et l’État du Valais. Le canton a notamment augmenté la dotation du personnel d’aumônerie, qui passe de 20 à 30% côté catholique, communique Info Sion, le bulletin mensuel du diocèse de Sion. Jeff Roux, aumônier de prison, donne quelques précisions à cath.ch
Dans la convention signée le 27 juin dernier avec le diocèse de Sion et l’Eglise évangélique réformée du Valais (EREV), le Service cantonal d’application des peines et mesures du Valais (SAPEM) indique un forfait annuel de 45’000 francs pour chacune des deux Eglises et un taux d’activité de 30%. La convention est entrée en vigueur le 1er janvier 2024 et est valable une année, reconductible tacitement. Elle remplace le contrat de prestations qui datait de 2011.
«La dimension d’écoute et d’accompagnement des détenus a été bien comprise par le SAPEM», explique Jeff Roux, aumônier de prison dans le diocèse de Sion. «Auparavant, ajoute-t-il, les aumôniers étaient perçus par l’administration comme visitant les prisonniers essentiellement pour l’aspect religieux: la messe et les sacrements.»
«Humaniser, c’est sécuriser»
L’écoute et l’accompagnement permettent d’abaisser les tensions qui peuvent naître chez les détenus. «Cette démarche humanise les prisonniers, c’est très important pour eux, surtout au point où ils en sont dans leur vie, souligne l’aumônier. En nous parlant, ils se déchargent émotionnellement. Or humaniser, c’est sécuriser. C’est gagnant, gagnant», argumente Jeff Roux.
Passer de 20 à 30% en équivalent plein temps (EPT), «Cela peut paraître peu, mais c’est 50% en plus dans mon temps de travail!» Jeff Roux disposera désormais d’une journée et demie entre autres pour l’accompagnement. Ce n’est pas rien alors qu’il doit rencontrer jusqu’à une quinzaine de personnes en une journée. «J’ai passé parfois jusqu’à six heures avec des détenus pour leur permettre d’être entendus. J’ai à faire avec des personnes au parcours de vie dramatique et parfois des cas très lourds». Le même accompagnement sur une journée et demie profitera à tout le monde, estime Jeff Roux, avec plus de temps à consacrer aux détenus.
L’aumônier pense que l’augmentation du temps de travail est corrélative à celle de la capacité d’accueil. La prison de Crêtelongue est passé de 54 à 100 places et le Centre administratif de détention (pour les requérants d’asile déboutés et les migrants en situation irrégulière) a doublé sa capacité, passant de 12 à 24 places. Le service d’aumônerie des prisons est œcuménique. Côté protestant, Agnès Thuégaz assure le service auprès des détenus à hauteur de 40%. (cath.ch/bh)