Sénégal: le ngalakh, symbole pascal de partage interreligieux
Les catholiques du Sénégal ont cette année encore partagé le ngalakh, un plat traditionnel du vendredi saint qui symbolise l’unité entre musulmans et chrétiens. Au Sénégal, les deux religions cohabitent pacifiquement.
Le ngalakh, un plat typiquement local, que les Sénégalais préparent et consomment le vendredi saint, a été distribué en grande quantité dans les familles musulmanes. Constitué de boules de millet, mélangées à la de pâte d’arachide, du pain de singe (le fruit du baobab) et du sucre, ce plat typique des catholiques sénégalais est l’équivalent pascal du mouton pour les musulmans lors de la fête de l’Aïd el addah.
Un plat en abondance
Dans chaque famille, il est abondamment préparé pour la consommation familiale et aussi pour être partagé avec les voisins, les amis et les collègues de travail. Dans certaines régions, comme à Saint-Louis, au nord, les familles catholiques envoient du ngalakh aux détenus.
Un facteur de rapprochement
L’abondance du ngalakh est telle que la télévision publique sénégalaise a titré: «le ngalakh a coulé sous le pont du dialogue islamo-chrétien». La consommation de ce plat pendant les fêtes de Pâques remonte à plusieurs centaines d’années. «Le ngalakh est un facteur de rapprochement des communautés islamique et chrétienne, a estimé Igor Clévis, un catholique gabonais naturalisé sénégalais, dans un témoignage à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
«Je suis toujours contente d’en offrir à mes voisins musulmans. Mes voisins me sont très chers», a déclaré Marie Faye Sagna, à la télévision nationale. Sa voisine musulmane, Khady Diop Diagne, prépare le ngalakh avec elle depuis deux jours. «Ce sont de bons voisins, nous vivons en parfaite harmonie», a-t-elle déclaré, ajoutant que lors des fêtes musulmanes, Marie Faye Sagna et sa famille font de même chez elle. «Nous leur rendons la pareille, en passant toute la journée avec elles, pendant les fêtes chrétiennes», a-t-elle encore indiqué.
La préparation de ce plat représente une grande dépense pour certains sénégalais mais elle est nécessaire car, «il faut communier avec les musulmans, qui en font autant pendant la fête du mouton». Avant la fête du ngalakh, les catholiques accomplissent le chemin de croix, comme partout ailleurs dans le monde. (cath.ch/ibc/bh)