Sénégal: Le parlement refuse de renforcer la loi sur l’homosexualité
L’Assemblée nationale du Sénégal a rejeté le 5 janvier 2022, une proposition de loi d’activistes islamistes visant à durcir la loi sur les ›relations contre nature’, et attentats à la pudeur, dans le pays.
Elle était initiée par une association islamiste « Ensemble pour préserver nos valeurs » (en langue wolof : And Samm Jikko Yi), et portée par 10 députés de l’opposition et un du pouvoir. Son but était de renforcer la loi contre les pratiques homosexuelles dans toutes leurs diversités, bisexuelles et transgenres (LGBT), zoophilie, nécrophilie, et assimilées. Les sanctions encourues par les auteurs passeraient de 5 à 10 ans d’emprisonnement, et d’une amende de 1 à 5 millions de FCFA (1’584 à 7’900 CHF). L’apologie de ces actes serait punie par une peine ferme de trois à cinq ans.
Après examen du projet de texte, le bureau du parlement l’a déclaré « irrecevable » du fait qu’il n’apportait rien de nouveau à la loi en vigueur depuis 1965, modifiée en 1966. Celle-ci prévoit une peine de prison d’un à cinq ans et une amende de 100’000 à 1’500’000 FCFA (de 159 à 2’380 CHF).
« C’est une proposition de loi saugrenue, étrange, insolite » d’un « regroupement et d’associations de chômeurs religieux », a dénoncé un défenseur de la laïcité, l’avocat El Hadj Diouf, célèbre pour ses prises de positions tranchées. Dans une violente charge contre les initiateurs de la proposition de loi, il a souligné que certains des religieux sont « des escrocs, des menteurs, des malhonnêtes, d’autres sont des djihadistes, des terroristes qui veulent que l’instauration d’une république islamique. L’avocat a aussi dénoncé les «députés qui accompagnent les activistes religieux, mais qui n’ont rien de religieux». (cath.ch/ibc/mp)