Sénégal: Des mosquées défient l'interdiction de rassemblements publics

Un vent de révolte des puissants marabouts contre la fermeture des mosquées souffle au Sénégal. Pour lutter contre la propagation du coronavirus lors des rassemblements, le gouvernement a fermé, le 19 mars, les lieux de cultes musulmans et chrétiens, et réduit la fréquentation des marchés.

Au Sénégal, le bilan officiel au 10 mai 2020 se monte à  1’709 cas positifs pour 18 décès, 1’040 malades sous traitement et 650 guéris. Depuis une semaine, ce bilan a nettement progressé. Les médias dénoncent l’indiscipline de la population face à la maladie, malgré couvre-feu de 20h à 6h du matin et l’Etat d’urgence sanitaire.

A Touba, fief du khalife général des mourides, l’une des confréries musulmanes les plus influentes du pays, la fermeture des mosquées n’a pas été respectée, les fidèles continuant de prier à la grande mosquée de la ville, tout en respectant les distances et le port de masques. De nombreuses voix se sont élevées pour condamner ce refus des mourides de respecter l’ordre républicain.

Face à cette situation, d’autres chefs religieux de la confrérie des Tidjanes, la plus grande famille religieuse du pays, ont décidé eux aussi de ne pas se plier à l’ordre de fermeture des mosquées. A Médina-Gounass, dans l’extrême sud-est, les prières dans les mosquées se poursuivent. A Léona Niassène, au sud de Dakar, des fidèles musulmans ont répondu l’appel de prier à la mosquée vendredi 8 mai. L’intervention de la police a créé un incident. Le khalife a appelé au calme, le lendemain niant avoir voulu défié l’Etat. Il a cependant invité le gouvernement, à rouvrir les mosquées pour permettre aux musulmans d’accomplir leurs devoirs religieux.

Selon les médias, le président Macky Sall pourrait donner une suite favorable à cet appel, lors d’un message à la nation, mardi 12 mai, au cours de laquelle il devrait annoncer un allégement du couvre-feu de 22h à 4h du matin. (cath.ch/ibc/mp)