Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, 'numéro deux' du Patriarcat de Moscou | © Jacques Berset
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Selon Moscou, le pape devrait rencontrer le patriarche Cyrille en 2022

Selon le Patriarcat de Moscou, le pape François devrait rencontrer le patriarche Cyrille, chef de l’Eglise orthodoxe russe, en 2022. Lors de l’émission «L’Eglise et le monde» (Tserkov’ i mir), diffusée sur la chaîne de télévision Rossia-24, le métropolite Hilarion a précisé qu’il prenait personnellement une part active à la préparation de cette rencontre.

La date et le lieu de la rencontre n’ont pas encore été déterminés, la question est en cours d’élaboration, a précisé le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE). Le «numéro deux» du Patriarcat de Moscou a souligné que la rencontre du pape et du patriarche doit être «soigneusement préparée».

«Le pape François s’exprime très prudemment sur l’Ukraine»

«Le pape François s’exprime très prudemment sur l’Ukraine, car il connaît non seulement l’histoire du conflit actuel, mais aussi sa préhistoire, qui remonte aux événements de 2014», a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk, faisant allusion à ce que les pro-occidentaux dénomment «la révolution de Maïdan».

Le président du DREE relève que «dans le contexte politique actuel, particulièrement difficile, non seulement le contenu de la rencontre du pape avec le patriarche doit être soigneusement préparé, mais il faut aussi prévoir avec soin la sécurité, le transport, la logistique». A l’origine, la rencontre des chefs de l’Église orthodoxe russe et de l’Église catholique était prévue dans un pays dont la population chrétienne a besoin d’être soutenue. Le Proche-Orient avait donc été envisagé comme destination prioritaire, a ajouté le président du DREE.

La guerre actuelle est un «sacrilège»

Le 16 mars dernier, trois semaines après le début de l’invasion russe en Ukraine, le pape et le patriarche avaient échangé en visioconférence sur la «guerre en Ukraine et sur le rôle des chrétiens et de leurs pasteurs qui doivent tout faire pour que la paix règne». Comme l’a rapporté le même jour Matteo Bruni, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, «l’Église, a convenu le pape avec le patriarche, ne doit pas utiliser la langue de la politique mais le langage de Jésus». «Nous sommes pasteurs du même saint peuple qui croit en Dieu, dans la Très Sainte Trinité, dans la Sainte Mère de Dieu: nous devons pour cela nous unir dans l’effort d’aider la paix, d’aider celui qui souffre, de chercher les voies de la paix, pour arrêter le feu».

Dans l’avion qui le ramenait de Malte à Rome, le 3 avril, le pape a évoqué devant les journalistes une possible rencontre: «Tout cela est dans l’air. Depuis longtemps, on pense à une rencontre avec le patriarche Cyrille, on y travaille. On pense le faire au Moyen-Orient».  Il s’agirait de la deuxième rencontre entre le patriarche de Moscou et le pape François, après celle historique organisée à Cuba en 2016.

Si le pape François n’a effectivement pas condamné nommément Vladimir Poutine et la Russie pour leur agression contre l’Ukraine, au fil de l’avancé du conflit ses allusions sont devenues toujours plus fermes et plus transparentes. Il a notamment qualifié la guerre actuelle de «sacrilège», parlant également de l’«Ukraine martyrisée». Le 10 avril, lors de la messe des Rameaux, le pape assurait qu’aujourd’hui encore, le Christ était «crucifié» par «la folie de la guerre». (cath.ch/mospat/imedia/be)

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, 'numéro deux' du Patriarcat de Moscou | © Jacques Berset
18 avril 2022 | 14:30
par Jacques Berset
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