Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican | © Flickr/Paval Hadzinski/CC BY-NC-ND 2.0)
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Secrétairerie d'Etat: Le cardinal Parolin privilégie la collégialité

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, défend le rôle actuel de la Secrétairerie d’Etat. Elle doit, selon lui, s’inspirer de la collégialité et de la synodalité voulues par le pape François. Il s’en explique, le 14 janvier 2016, à l’hebdomadaire espagnol Vida Nueva. Au sujet du terrorisme, il encourage les leaders musulmans à un enseignement plus clair sur «l’incompatibilité entre violence et religion».

Jusqu’alors plutôt réticent à s’exprimer dans les médias, le cardinal Pietro Parolin, après une première interview-confidences le 9 janvier à Radio Vatican, s’exprime cette fois dans un long entretien à l’hebdomadaire espagnol Vida Nueva. Dans une première partie de l’interview publiée par L’Osservatore Romano, le ›numéro 2’ du Saint-Siège s’exprime sur l’avenir de la Secrétairerie d’Etat, dans le cadre de la réforme de la curie romaine. Par le passé, notamment après le scandale Vatileaks puis la démission de Benoît XVI, la Secrétairerie d’Etat fut accusée d’un rôle décisionnel excessif, au point parfois d’isoler le pontife.

«Pastor bonus (Constitution apostolique promulguée en 1988 par Jean-Paul II sur le fonctionnement de la curie, ndlr) attribue à la Secrétairerie d’Etat un rôle de coordination à l’intérieur de la curie romaine», rappelle alors le cardinal Parolin. «Ce rôle n’est pas arbitraire, estime-t-il, mais dérive plutôt directement de sa fonction de secrétariat du pape». Pour lui, la Secrétairerie d’Etat devrait donc continuer à exercer ce rôle, mais purifié de tous ces éléments ou défauts qui dans un passé récent ont suscité tant de critiques.

Certains pourraient «objecter que la curie a fonctionné pendant des siècles sans ce rôle et aspirer ardemment à une époque où chaque dicastère pouvait travailler de façon autonome mais, ajoute le prélat, cela ne tient pas compte de la complexité de l’époque dans laquelle nous vivons». «Pour éviter que la Secrétairerie d’Etat assume un rôle excessif, ajoute Mgr Parolin, il faut, comme le propose le pape François, mettre davantage l’accent sur la pratique de la collégialité et de la synodalité». Preuve que l’Eglise du pape François a déjà avancé dans cette voie, le haut prélat cite la création du C9, le conseil cardinaux chargés d’aider le pape à réformer la curie – dont une majorité n’appartient pas à la curie -, et à «valoriser le synode des évêques».

Terrorisme islamique et scandales financiers

Autre sujet abordé au cours de l’entretien: le fondamentalisme islamique et la menace terroriste. Les leaders musulmans, estime le ‘numéro 2’ du Saint-Siège, devraient enseigner clairement l’incompatibilité totale entre violence et religion, en développant clairement une nouvelle forme d’herméneutique qui ne pourrait donner lieu à une interprétation extrémiste qui justifie le terrorisme. L’Eglise catholique, quant à elle, a aussi son rôle à jouer face aux jeunes tentés par ces idéologies extrêmes: «redoubler ses efforts pour combler les vides générés par le nihilisme spirituel, surtout dans notre monde occidental, en évitant ainsi qu’ils soient remplis par la haine et la violence».

Interrogé enfin sur les récents scandales financiers révélés dans le cadre de l’affaire Vatileaks 2, le cardinal secrétaire d’Etat reconnaît des erreurs et inefficacités, ainsi que la nécessité d’une réforme et d’une amélioration en vue d’une plus grande efficacité et transparence. «L’attention et la clameur suscitées par certains épisodes expriment des attentes légitimes de l’opinion publique envers le clergé», juge en outre le haut prélat italien, à savoir un style de vie sobre, en ligne avec la pauvreté évangélique. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican | © Flickr/Paval Hadzinski/CC BY-NC-ND 2.0)
15 janvier 2016 | 09:58
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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