Satan «n'a aucun espoir s'il y a la prière», déclare le pape François

Le diable «essaie d’attaquer tout le monde, sans distinction», mais frappe plus particulièrement «ceux qui ont le plus de responsabilités dans l’Église ou dans la société». C’est ce que rappelle le pape François dans un entretien pour le livre Exorcistes contre Satan sorti le 11 avril 2023 en Italie.

Le diable «n’a aucun espoir s’il y a la prière», déclare le pape François dans ce bref entretien inédit publié dans le livre « Exorcisti contro satana » (Piemme) du journaliste italien Fabio Marchese Ragona, en librairie à partir du 11 avril.

En tant que prêtre, tout comme en tant qu’archevêque de Buenos Aires puis comme pape, François assure n’avoir jamais pratiqué lui-même d’exorcisme. Cependant, il affirme qu’il lui est arrivé plusieurs fois d’envoyer des personnes qui se disaient possédées à deux «prêtres spécialistes», d’une part l’exorciste du diocèse de La Plata, le Père Carlos Alberto Mancuso, à l’époque où il n’avait pas d’exorciste dans son diocèse, puis plus tard à son propre confesseur, le jésuite Nicolas Mihaljevic.

Possession ou obsession diabolique

«Tous deux m’ont dit plus tard que parmi ces personnes, seules deux ou trois étaient réellement victimes de possession diabolique», explique le pape François. Il souligne aussi l’importance de distinguer ces cas de possession, dans lesquels le diable est «dans le corps», de ceux, plus fréquents, «d’obsession diabolique», d’origine mentale.

Satan «essaie d’attaquer tout le monde, sans distinction», explique le pontife, mais tente de «frapper surtout ceux qui ont le plus de responsabilités dans l’Église ou dans la société». Il rappelle que «même Jésus a subi les tentations du diable» et affirme être lui-même «attaqué par le Malin».

Le pontife juge qu’il agace personnellement le diable parce qu’il essaie «de suivre le Seigneur et de faire ce que dit l’Évangile». Mais il souligne aussi que le démon peut être «satisfait» lorsque le pape commet un péché. Le diable «recherche l’échec de l’homme, mais n’a aucun espoir s’il y a la prière», insiste celui qui ne manque jamais de demander qu’on prie pour lui.

Les divisions dans l’Eglise sont l’oeuvre du diable

Si le démon «détruit directement avec des guerres et des injustices», il «peut aussi entrer dans le temple de Dieu, pour semer la discorde et monter les uns contre les autres», insiste le pape François. Ce dernier dénonce d’ailleurs «les divisions et les attaques» dans l’Église comme «l’œuvre du diable».

Le pontife met en garde contre ces «démons éduqués» qui «prennent possession poliment» des âmes, et qu’on ne remarque pas par tiédeur spirituelle ou en l’absence d’un véritable discernement» Il dénonce en particulier la mondanité spirituelle, la décrivant comme la possession la plus laide.

Des exorcismes au Vatican?

Dans l’entretien, le pontife refuse de commenter un cas d’exorcisme survenu en 2018 et présenté par le journaliste dans lequel un démon, qui aurait pris possession d’une religieuse, aurait dit sa haine du pape. En 2014, le Saint-Siège avait démenti une rumeur affirmant que le pape François avait effectué un exorcisme sur un Mexicain pris par des convulsions place Saint-Pierre, affirmant qu’il avait simplement prié pour lui en lui imposant les mains.

Le Vatican ne possède pas d’exorcistes, contrairement au diocèse de Rome. L’ouvrage du journaliste italien cite le père Vincenzo Taraborelli, qui exerce dans la paroisse Santa Maria in Traspontina, à une centaine de mètres du Vatican.

L’ouvrage affirme cependant qu’un cardinal anonyme pratique des exorcismes derrières les murailles léonines depuis 40 ans. Le cardinal albanais Ernest Simoni ou le cardinal indien Ivan Dias – mort en 2017 – auraient eux-aussi pratiqué des exorcismes, selon l’ouvrage. (cath.ch/imedia/cd/mp)