Ste-Marie-Majeure affublée d’écrans publicitaires, les Romains choqués

Après la polémique estivale à Paris sur la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, Rome se devait d’avoir la sienne. Beaucoup plus modeste il est vrai, même s’il s’agit de la basilique de Sainte-Marie-Majeure.

L’église s’ouvre aux publicités en autorisant deux écrans géants sur les échafaudages dressés contre les façades d’une des basiliques de la cité éternelle. C’est une première pour le lieu sacré choisi par le pape François pour sa sépulture, rapporte le quotidien Il Messagero.

Les touristes, les pèlerins et les Romains qui passent sur la place sont inévitablement captés par l’écran géant qui présente le visage barbu et souriant d’un acteur vêtu de blanc, rappelant vaguement le Christ et dégustant une glace au caramel. Le même message publicitaire est rappelé sur un second panneau, à peine plus petit, placé à l’arrière de l’édifice. Il est entrecoupé d’informations touristiques.

Si ces panneaux n’avaient pas été montés sur les murs mêmes de la basilique de Sainte-Marie-Majeure où reposent pas moins de sept papes et un antipape, que Jorge Mario Bergoglio devrait rejoindre, l’affaire serait certainement passé inaperçue, tant on s’est habitué aux publicités urbaines.

C’était sans compter les réseaux sociaux. Cette nouveauté très visible a soulevé un flot de critiques de catholiques déconcertés et de Romains perplexes. Comment est-il possible que même la basilique de Sainte-Marie-Majeure ait succombé aux publicités commerciales, comme s’il s’agissait d’un bâtiment comme les autres?

Des travaux massifs et coûteux

Depuis des semaines, des travaux de restauration massifs et coûteux ont été entrepris  en raison des dommages causés par la pollution et le temps sur le marbre travertin du bâtiment. L’archiprêtre de la basilique, le Lituanien Rolandas Makrickas, a expliqué à Il Messaggero les raisons qui ont poussé le Vatican à recourir à la publicité pour contribuer à financer les travaux. «Les revenus des deux panneaux publicitaires sont nécessaires pour couvrir les dépenses, qui sont énormes. Tout a été étudié et réfléchi depuis longtemps.» Il a indiqué également que les écrans seront enlevés à fin novembre quand la basilique aura retrouvé sa splendeur et son état d’origine.

L’argent n’a pas d’odeur

«Nous sommes conscients que la publicité peut être dérangeante, mais cela ne durera que quelques mois. En l’an 2000, déjà la restauration de la Colonnade et de la Basilique Saint-Pierre a été réalisée grâce au sponsoring du groupe pétrolier Eni. Le Vatican a conclu des accords prévoyant des contrôles stricts du contenu. En plus des glaces, il y aura notamment des bijoux et des lunettes.

En outre les deux écrans géants serviront à la retransmission à l’extérieur de la célébration des vêpres par le pape François, le 5 août prochain, pour l’anniversaire du miracle de Notre-Dame des Neiges. L’honneur est sauf. (cath.ch/mess/mp)