Le Saint-Siège se dit disponible pour une médiation au Venezuela
«L’Eglise catholique est disponible pour contribuer à la résolution de la crise qui frappe le Venezuela», a répondu dans une lettre le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, à l’ex-président de la Colombie Ernesto Samper, actuel secrétaire général de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR).
La révélation de cet échange de courrier, daté du 12 août 2016, a été faite le 15 septembre par le le site italien Il Sismografo. L’UNASUR mène depuis mai dernier une médiation internationale pour relancer le dialogue entre le gouvernement vénézuélien et l’opposition. Mais le cardinal Parolin a aussi posé les conditions du Saint-Siège en vue d’une participation à cette médiation: Les parties intéressées – gouvernement et opposition – doivent envoyer directement une invitation au Saint-Siège, et prendre la ferme décision d’initier formellement le dialogue. Ainsi le gouvernement vénézuélien et l’opposition seront les principaux responsables d’une telle invitation et seront plus réceptifs à accueillir les éventuelles suggestions du Saint-Siège, explique le ›numéro 2’ du Vatican.
Dans sa lettre, le cardinal Parolin, qui a été nonce au Venezuela de 2009 à 2013, souhaite aussi que tous les habitants du pays, mais spécialement ceux qui ont plus directement dans leurs mains les destins de la patrie, dépassent les rivalités et hostilités politiques, se reconnaissent frères, et en cohérence avec leurs racines chrétiennes, s’engagent en faveur du bien commun et du progrès du pays.
Le Saint-Siège comme simple «facilitateur» du dialogue
Depuis mai dernier, une médiation internationale a lieu en République dominicaine sous l’égide de l’UNASUR, pour faire renaître le dialogue entre le président Nicolas Maduro et l’opposition, alors que le pays traverse une crise économique, sociale et politique majeure. L’ancien Premier ministre espagnol socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, ainsi que deux anciens présidents du Panama, Martín Torrijos, et de la République dominicaine, Leonel Fernández, y participent. Le 25 juillet, Ernesto Samper, secrétaire général de l’UNASUR, a écrit une lettre au cardinal Parolin, en son nom et celui des trois anciens leaders politiques hispanophones, pour lui demander que le Saint-Siège fasse partie du groupe de ›facilitateurs’ du dialogue entre le gouvernement et l’opposition.
Lors de son vol retour des JMJ de Cracovie, en Pologne, le 31 juillet, le pape François avait été interrogé sur la participation éventuelle du Saint-Siège à une médiation internationale de la crise vénézuélienne. «On pense en ce moment – mais je ne suis pas sûr – à la possibilité que dans le groupe de médiation, il y ait aussi une représentant du Saint-Siège», avait alors confirmé le pape.
Cela fait plus de huit mois que le Venezuela est empêtré dans une triple crise : économique, sociale et politique. A l’origine de cette situation, l’effondrement du prix du baril du pétrole, qui a plongé le pays au bord du gouffre financier. Depuis, le gouvernement socialiste vénézuélien et l’opposition de centre droit se livrent à une bataille acharnée autour du projet de référendum pour destituer le président Nicolas Maduro. En septembre, pour contrer la pénurie qui touche 80% des biens de première nécessité (aliments, hygiène, médicaments), le président vénézuélien a dû faire appel à l’armée. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)