Saint-Siège: bilan économique 2019 dans une perspective missionnaire
Le Secrétariat pour l’économie, dirigé par le Père Juan Antonio Guerrero, a fait paraître le 1er octobre 2020 le rapport consolidé de l’exercice de la Curie en 2019, déficitaire de 11 millions d’euros. Il met tout particulièrement l’accent sur la destination des dépenses, afin de montrer en quoi l’argent dépensé sert la «mission de l’Eglise».
Il y a d’abord les chiffres, en 2019, 54 % des ressources de la Curie proviennent du patrimoine, pour un montant de 164 millions d’euros. L’activité commerciale (visites des catacombes, les productions vendues par le Dicastère pour la Communication, la maison d’édition du Vatican, etc…) et les services (comme les frais de scolarité des universités pontificales) représentent 14 % du budget, soit 44 millions d’euros. Les dons des diocèses et des fidèles du monde entier s’élèvent quant à eux à 56 millions d’euros, soit 18 % du budget total. Concernant les dépenses, 18 millions d’euros se répartissent en taxes et 25 millions d’euros ont été utilisés pour l’entretien des bâtiments.
Nécessaire transparence
En présentant ces chiffres, le père Guerrero insiste sur la nécessaire transparence, selon l’exigence du pape François rappelant les réformes engagées en matière financières ces derniers mois, comme l’adoption récente d’un code des marchés publics. Un budget qui est conçu comme une «mission» : «nous voulons que le budget explique comment le Saint-Siège utilise ses ressources pour remplir sa mission, son service à la mission du Saint-Père» explique le préfet pour l’Economie, rappelant que le Saint-Siège ne fonctionne pas comme une société ou un Etat, qu’il ne recherche pas les profits ou les excédents.
Le Saint-Siège en 2019 est en léger déficit de 11 millions d’euros (contre 75 millions en 2018), avec des recettes s’élevant à 307 millions et des dépenses à 318 millions. La Curie dispose d’actifs à hauteur de 1,4 milliard, qu’il ne faut pas confondre avec ceux gérés par le Gouvernorat de la Cité du Vatican, par le Denier de Saint-Pierre, par l’Institut des œuvres de religion (IOR) ou la Fabrique de Saint-Pierre.
Selon le rapport, la Curie a été financée en 2019 à 54% par ses revenus immobiliers (99 millions) et financiers (65 millions). Le troisième poste de revenus provient des dons, à hauteur de 18%. Les revenus liés aux prestations commerciales (visite des catacombes, Librairie éditrice vaticane…) constituent 11% des recettes.
Trois catégories nouvelles pour détailler les dépenses
Du côté des dépenses, le bilan présente trois nouvelles catégories qui apportent une transparence plus grande sur les postes prioritaires dans lesquels s’investit le Saint-Siège: la mission apostolique, qui représente 65% des dépenses, les coûts de service et d’administration, à hauteur de 14%, et enfin la gestion d’actifs par l’Administration du patrimoine du siège apostolique (APSA), à hauteur de 21%.
Le dicastère le plus dépensier est la Secrétairerie d’Etat, à hauteur de 65 millions d’euros, dont 22 millions pour son seul fonctionnement administratif, et 43 millions pour la mission diplomatique. Puis vient le dicastère pour la communication, à hauteur de 46 millions, entièrement alloués à la mission apostolique, suivi de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples (22 millions d’euros) et la Congrégation pour les Eglises orientales (15,5 millions).
Les autres dicastères et organisations ont des budgets en dessous de 10 millions d’euros, pour un total de 102 millions d’euros de dépenses supplémentaires, dont 80 millions servent la mission apostolique et 22 millions les services et administrations du Saint-Siège. La Bibliothèque apostolique représente 9,7 millions d’euros de dépenses, le Dicastère pour le service du développement humain intégral 6,9 millions, l’Aumônerie pontificale 5,8 millions et la Commission pontificale pour l’archéologie sacrée 4,2 millions.
Le bilan détaillé des dépenses missionnaires de la Curie
Le bilan détaille encore plus la nature des 207 millions d’euros de dépenses missionnaires de la Curie en proposant de nouvelles catégories thématiques: 46 millions, soit 22%, sont ainsi allouées à la diffusion du message de l’Eglise catholique et du pape François, 43 millions aux nonciatures (21%), 32 millions à l’aide aux Eglises en difficulté et aux contextes spécifiques d’évangélisation (15%).
Viennent ensuite les dons et donations 24 millions (12%), la gestion du patrimoine historique (18 millions) pour 9%, et l’organisation de la vie ecclésiale 15 millions pour 7%. Les académies pontificales représentent enfin 9 millions d’euros, le «Développement humain» 7 millions, l’Education, la science et la culture 6 millions. Dans les autres postes de dépenses liés cette fois-ci non pas à la mission mais à l’administration, on note que la Garde suisse représente 7,4 millions d’euros. (cath.ch/imedia/cd/vatnews/bh)