A Genève, l'enseignement à "sensibilité religieuse" se porte bien (ici L'Institut La Salésienne) | © salesienne.ch
Suisse

Saint Jean Bosco, les salésiens rappellent le charisme de leur Ordre

La grande Famille salésienne et les jeunes auprès de qui ils s’engagent fêtent, ce 31 janvier 2024, saint Jean Bosco, fondateur de cet Ordre au charisme éducatif propre. Dans le canton de Genève, les élèves de la «Salésienne» et les sœurs de la communauté sur place ont participé ensemble la veille à une messe en son honneur.

La Congrégation des salésiens et salésiennes, connue aussi sous le nom de Société de saint François de Sales, est une organisation catholique dédiée à l’évangélisation et à l’éducation des jeunes, en particulier des plus pauvres, des ouvriers et de ceux qui désirent apprendre un métier.

Fondée en 1859 à Turin par Jean Bosco (canonisé en 1934), elle se développe tout d’abord dans le Piémont, puis dès 1875 dans le monde entier. Les dernières statistiques concernant la Congrégation des salésiens et salésiennes de Don Bosco (1815-1888) ont été éditées à l’occasion du 28e Chapitre général, tenu en avril 2020 au Valdocco, là où fut créé le premier Oratoire Saint-François-de-Sales. «Il fut pour les jeunes la maison qui accueille, la paroisse qui évangélise, l’école qui prépare à la vie et la cour de récréation pour se rencontrer en amis et vivre dans la joie», déclarait pour l’occasion Ángel Fernández A., recteur majeur des salésiens et aujourd’hui cardinal.

Une famille très élargie

Les chiffres indiquent que parmi les 14’063 salésiens dans le monde, 9840 sont prêtres et 128 évêques. Mais la Famille Salésienne est bien plus large! Elle comprend aujourd’hui 32 groupes officiellement reconnus, réunissant plus de 400’000 membres. Elle est engagée auprès de jeunes de tous les continents, dans 134 pays, avec, notamment, 3693 écoles, 830 centres de formation professionnelle et 94 universités ou écoles supérieures.

Jean Bosco, prêtre, fondateur des Salésiens de Don Bosco, une œuvre à dimension mondiale | © Bernard Litzler

En Suisse, la présence des salésiens remonte à l’émigration italienne. «Les salésiens s’établirent à Muri (AG, 1897) et à Zurich (Mission catholique italienne, 1897), puis en Suisse occidentale notamment lors du percement du tunnel du Simplon (Brigue, Naters, dès 1899), ainsi qu’à Morges (1912-1989), Sion (1941-1981) et Fribourg (1954-1979)», indique le Dictionnaire historique de la Suisse. Qui poursuit qu’en Suisse italienne aussi, la congrégation joua un rôle important dans l’éducation, en particulier avec le collège de Mendrisio (1889) et celui d’Ascona (1894-1910), ainsi que l’Istituto elvetico de Lugano (dès 1918).

Une présence de plus de 100 ans à Genève aussi

Curieusement, Genève n’est pas mentionnée. L’œuvre s’y installe pourtant en 1919, sur la demande de Paola Gloria, fondatrice de la Mission italienne. Elle ouvre une école à la rue de la Servette en 1922, qui sera finalement transférée à Veyrier sous le nom de la «Salésienne» en 1951. La même année, les Sœurs quittent définitivement la paroisse de Saint Antoine de Padoue pour s’établir à Veyrier. La direction et la gestion de l’école sont aujourd’hui confiées à des laïcs, et la communauté religieuse n’est plus composée que de trois sœurs. L’une d’elle dirige le Bureau des Droits Humains, une ONG qui représente l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice (IIMA) et le VIDES (Volontariato Internazionale Donna Educazione Sviluppo) auprès des Nations Unies, à Genève.

«Nous sommes là pour maintenir vivant le charisme salésien»

Sœur Joséphine, une italienne 80 ans, y vit pour sa part depuis 46 ans. Ancienne institutrice primaire et directrice de l’établissement, elle a été a plusieurs fois supérieure de la communauté de Veyrier. «Nous autres, les sœurs, nous sommes là pour maintenir vivant le charisme salésien. Nous essayons de mettre en pratique la spiritualité de la communion et de la joie qui sont ses valeurs fortes.» Et de préciser que l’école accueille 350 élèves, «de toutes les nationalités, les religions et de toutes les couches sociales».

Les laïcs qui y travaillent sont aussi régulièrement envoyés pour des formations au Centre St-Bosco de Lyon. «Je dois dire qu’ils s’impliquent totalement dans ce projet. Même dans les difficultés, nous tâchons de transmettre de l’espérance, de la bienveillance et de la tendresse. J’en bénéficie moi-même. Je suis très malade et j’ai dû être hospitalisée. Je ne vous dis pas combien de messages de soutien j’ai reçu des enfants scolarisés ici! Ça aussi c’est la joie.» (cath.ch/lb)

A Genève, l'enseignement à «sensibilité religieuse» se porte bien (ici L'Institut La Salésienne) | © salesienne.ch
31 janvier 2024 | 15:52
par Lucienne Bittar
Temps de lecture : env. 3  min.
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