Un ex-chef du FPR dénonce l’attitude du parti au pouvoir

Rwanda: Le FPR avait dès 1991 un plan pour éliminer l’Eglise catholique

Kigali, 26 novembre 1999 (APIC) Bien avant son arrivée au pouvoir en 1994, le Front patriotique rwandais (FPR) avait déjà élaboré un plan visant à éliminer l’influence de l’Eglise catholique dans le pays. C’est du moins ce qu’affirme un ex-membre du FPR, Christophe Hakizabera, dans un document adressé à la Commission de l’ONU chargée de mener l’enquête sur la responsabilité des Nations-Unies dans le génocide rwandais.

Christophe Hakizabera faisait partie des premiers membres du Front Patriotique Rwandais (FPR) à s’être emparé du pouvoir à Kigali après le génocide. Mais dès 1995, il a dû fuir le Rwanda et vit depuis en exil. Il est le seul survivant des anciens membres du FPR, relève l’agence missionnaire romaine Fides qui donne l’information.

Selon lui en 1991 déjà, avant leur offensive armée, les cadres du FPR avaient décidé d’attaquer le régime Hutu au pouvoir à Kigali: «sur tous les fronts, militaire, politique, moyens d’information». A propos de l’attitude à prendre dans le domaine religieux, il avait été décidé de calomnier l’Eglise catholique, parce qu’elle prêchait l’égalité entre les hommes, et avait contribué à l’éducation du peuple; d’éliminer de nombreux prêtres Hutus, pour les remplacer ensuite par des prêtres Tutsis; de terroriser les missionnaires catholiques, pour qu’ils quittent le pays, car ils pourraient être des témoins gênants; de tuer les anciens missionnaires responsables des événements de 1959, quand les Tutsis ont perdu le pouvoir au profit de l’élite des Hutus formée par les missionnaires dans les petits séminaires.

Accusations contre un prêtre rwandais réfugié en Italie

Dans le même temps l’organisation humanitaire britannique «African Rights» relayée par la presse anglaise lance de graves accusations contre l’abbé Athanase Seromba, prêtre de 36 ans qui exerce actuellement son ministère pastoral dans une paroisse de Florence. Le «Sunday Times» entend le «débusquer». «A la lumière des témoignages recueillis, il sera certainement impossible à l’Eglise d’Italie et du Rwanda, à la magistrature italienne et à la Cour de La Haye sur les crimes de guerre, de permettre à l’abbé Seromba de faire oublier son passé» a déclaré au journal le directeur d’»African Rights», Rakya Omaur. (apic/fides/mp)

26 novembre 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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