Rome: Trois nouveaux saints, dont Charles de Foucauld
Le pape François a autorisé la publication le 27 mai 2020 de huit décrets de canonisation et béatification, dont le célèbre ermite du désert Charles de Foucauld, assassiné à Tamanrasset, en Algérie, le 1er décembre 1916, et César de Bus, fondateur des Pères de la doctrine chrétienne, qui vont devenir saints. Pauline Jaricot, fondatrice des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) à Lyon, sera déclarée bienheureuse.
Le pontife a demandé au cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, à promulguer ces décrets le 27 mai 2020, reconnaissant notamment trois miracles, dont celui attribué au bienheureux Charles de Foucauld. Un autre Français, le Père César de Bus, fondateur des doctrinaires, sera également canonisé.
Reconnaissance d’un miracle
Un miracle a été attribué au bienheureux Charles de Foucauld, né à Strasbourg le 15 septembre 1858 dans une famille d’aristocrates, explorateur au Maroc, prêtre béatifié en 2005 par Benoît XVI. Ce Français, après avoir mené une carrière de militaire, marquée par une vie dissolue, converti, a vécu ensuite une existence de foi et d’évangélisation par l’exemple d’abord chez les moines trappistes en Syrie, en Palestine, puis en ermite au milieu des Touaregs dans le Sahara algérien au début du 20e siècle. Ermite et linguiste, il deviendra une référence dans la connaissance de ces nomades en rédigeant «Dictionnaire touareg-français». Il est mort assassiné en 1916. Il a été béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI.
Le bienheureux César de Bus, né le 3 février 1544 à Cavaillon, en Provence, et mort en Avignon le 15 avril 1607, s’est vu attribuer un miracle et sera donc canonisé. Fondateur des Pères de la doctrine chrétienne, s’est vu attribuer un miracle reconnu par la Congrégation pour la cause des saints. Combattant dans un premier temps les protestants, notamment pendant les massacres de la Saint-Barthélemy (août 1572), il refuse ensuite une vie de courtisan, se retire et se fait prêtre, se consacrant particulièrement au catéchisme et à l’enseignement des jeunes. Il avait été béatifié en 1975 par le pape Paul VI.
Pauline Jaricot, fondatrice des OPM
Le pape François a autorisé la publication du décret reconnaissant un second miracle attribué à la bienheureuse Maria Domenica Mantovani (1862-1934), connue sous le nom de Joséphine de l’Immaculée. Cette Italienne a fondé, avec le Père Giuseppe Nascimbeni, l’Institut des Petites sœurs de la Sainte Famille, dévouée au service des plus pauvres, des orphelins et des malades. Elle avait été béatifiée par le pape Jean Paul II en 2003.
Un miracle a été attribué à la vénérable servante de Dieu Pauline Jaricot, fondatrice des OPM et du «Rosaire vivant». Lyonnaise née en 1799 dans une famille de marchands de soie, cette jeune bourgeoise qui aime les mondanités est bouleversée à l’adolescence par un sermon sur la vanité. Elle décide alors de se consacrer à la Vierge, à Notre-Dame de Fourvière, à Lyon, en 1816.
A partir de cette conversion, sa vie change. Entre 1819 et 1820, avec quelques amies parmi les ouvrières ou des proches, réunis par une vie de prière et d’actions charitables, elle imagine une collecte faite pour recueillir des fonds pour des missions.
Fondateur de l’ordre des Chevaliers de Colomb
Ce système s’étendra rapidement dans le monde et deviendra l’Association de la Propagation de la Foi, créée le 3 Mai 1822. Elle meurt d’une maladie en 1862 et est proclamée vénérable par le pape Jean XXIII le 25 février 1963. Dès 1922, Pie XI érige la Propagation de la foi en Œuvre Pontificale, et la direction est transférée à Rome. Pauline Jaricot devrait donc devenir bienheureuse.
Un miracle a été attribué au vénérable Michael McGivney (1852-1890), fondateur de l’ordre de laïcs catholiques des Chevaliers de Colomb. Ce jeune prêtre américain, mort à 38 ans, a fondé cette organisation de bienfaisance consacrée à la célébration de la foi, de la famille et de la fraternité qui regroupe aujourd’hui plus de 2 millions de membres dans le monde. Il devrait donc devenir bienheureux.
Reconnaissance d’un martyre
Le martyre du Français Siméon Cardon et de ses cinq compagnons, profès religieux cisterciens de la Congrégation de Casamari, tués en haine de la foi par les soldats français au monastère de Casamari, près de Frosinone, dans la Latium, entre les 13 et 16 mai 1799, a également été reconnu.
Dans le même temps, la Congrégation pour la Cause des saints a reconnu un autre martyre, celui de Cosme Spessotto (1923-1980), prêtre profès de l’Ordre des Frères Mineurs. Ce franciscain italien d’origine a été tué en haine de la foi au Salvador par les militaires salvadoriens durant la dictature. Ce prêtre soucieux des plus pauvres a également cherché à convertir et à baptiser les guérilleros dans ce pays d’adoption.
Reconnaissance des vertus héroïques
Les vertus héroïques du Français Melchior Marie Joseph de Marion-Brésillac (1813-1859) ont enfin été reconnues. Natif de Castelnaudary, non loin de Carcassonne, ce prêtre des Missions Etrangères deviendra évêque titulaire de Pruse et vicaire apostolique de Coimbatore, en Inde. Là-bas, il est confronté aux difficiles questions des rites malabares. Après avoir démissionné, il parcourt ensuite la France afin de trouver des missionnaires pour être envoyé en Sierra Leone. Il meurt de la fièvre jaune le 25 juin 1859 à Freetown en Sierra Leone. Il est le fondateur de la Société des Missions Africaines. (cath.ch/imedia/cd/cg/be)