Rome se rapproche de l’Eglise malankare orthodoxe syrienne
Le pape François a reçu le catholicos indien Baselios Marthoma Mathews III, métropolite de l’Église malankare orthodoxe syrienne, le 11 septembre 2023, au Vatican. Une rencontre qui a permis de célébrer le rapprochement entre l’Église catholique et cette Église autocéphale, qui enverra un délégué au Synode sur l’avenir de l’Église en octobre.
Il s’agissait de la première visite au Vatican du métropolite de cette Église présente en majorité en Inde, à l’occasion du dixième anniversaire de la visite de son prédécesseur, Baselios Marthoma Paulose II –, et du quarantième anniversaire de la première visite à Rome d’un catholicos de l’Église malankare orthodoxe syrienne. Lors de cette rencontre, le pape François a salué les liens tissés entre les deux Églises ces dernières décennies. Un rapprochement, a-t-il rappelé, initié avec le Concile Vatican II, auquel l’Église malankare orthodoxe syrienne avait envoyé des observateurs. À la même époque, Paul VI avait rencontré le catholicos Baselios Augen I à Bombay en 1964.
Le 266e pape s’est aussi réjoui des travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue entre les deux Églises, qui a conduit à un accord christologique en 1990 et à des accords sur l’usage commun des lieux de culte et des cimetières en 2010. Ces accords incluent aussi la possibilité pour les fidèles catholiques ou malankares orthodoxes syriens de recevoir l’onction des malades dans l’une ou l’autre Église, dans certaines circonstances.
Enfin, le pape François a exprimé sa satisfaction pour la venue d’un délégué fraternel de cette Église à la session de l’assemblée synodale d’octobre prochain à Rome. Il a appelé de ses vœux «le jour tant attendu […] où nous célébrerons ensemble le mystère pascal sur le même autel». (cath.ch/imedia/ak/rz)
Selon la tradition, l’Église syro-malankare a été fondée par l’apôtre saint Thomas au premier siècle et a reçu des influences syriennes à partir du quatrième siècle. L’Église malankare orthodoxe syrienne, explique son site internet officiel, est née à la suite de scissions de cette Église primitive aux XVIe et XVIIe siècles. Bien que de même tradition, elle se distingue des actuels catholiques syro-malankares – rattachés à l’Église latine – et de l’Église syro-malankare orthodoxe – rattachée au patriarcat d’Antioche.
La structure du «catholicat», qui compte une trentaine de diocèses, a été créée en 1912 en communion avec les Églises orthodoxes syriaque, alexandrine, arménienne, érythréenne et éthiopienne. L’Église malankare orthodoxe syrienne rassemble aujourd’hui environ 2,5 millions de membres dans le monde et son siège se trouve à Kottayam, dans l’État du Kerala, au sud-ouest de l’Inde. Sa liturgie est d’influence syrienne occidentale.
Âgé de 74 ans, le métropolite Baselios Marthoma Mathews III est le chef suprême de cette Église depuis octobre 2021. Il a étudié la théologie notamment à St-Petersbourg, en Russie, et à l’Institut pontifical oriental de Rome.
Le rapprochement entre cette Église malankare et Rome a été marqué par la visite en juin 1983 du catholicos Moran Mar Baselios Marthoma Mathews à Jean Paul II (1978-2005) puis par une nouvelle rencontre, en Inde cette fois, à Mar Elias, trois ans plus tard. Une commission mixte a ensuite été instituée, aboutissant en 1990 à la signature d’un accord. Le pape François a reçu Baselios Marthoma Paulose II, le prédécesseur de Baselios Marthoma Mathews III, le 5 septembre 2013. CD