Rome: Portrait du père Gabriele Amorth exorciste au diocèse de Rome
«Chasser les démons remonte aux évangiles»
Rome, 2 novembre (APIC) Le film d’épouvante «l’Exorciste» est son film favori. Le père Gabriele Amorth pratique la fonction d’exorciste à Rome depuis 14 ans. Le journaliste Gyles Brandreth, du Sunday Telegraph, lui consacre un article et l’interroge également sur la fête d’Halloween.
«Chasser les démons des personnes possédées est une fonction très ancienne dans l’Eglise qui remonte aux Evangiles» rappelle le père Gabriele Amorth. Aujourd’hui, cette activité pastorale est exercée dans les diocèses par un prêtre nommé par l’évêque du lieu.
Que pense le père Amorth d’Halloween? Est-ce inoffensif pour des enfants de s’habiller comme des démons à Halloween? C’est la veille de Noël que le satanisme a ses rites. Rien ne se passe le 31 octobre. Mais si des enfants anglais et américains aiment s’habiller comme des sorcières et des diables un soir par an ce n’est pas un problème. Si c’est juste un jeu, il n’y a aucun mal à cela, conclut l’exorciste.
Son livre, «Un exorciste raconte son histoire» a été réimprimé 17 fois en Italie. Le film d’épouvante «l’Exorciste» (1973) s’avère être son film favori. «Bien sûr, les effets spéciaux sont exagérés, mais c’est un bon film et considérablement exact, basé sur un roman qui adapte une vraie histoire». Le film est tenu pour être si inquiétant qu’on ne l’a jamais montré à la télévision britannique et jusqu’à l’an dernier on ne pouvait pas le louer dans les magasins de vidéo. Néanmoins, le père Amorth le recommande. «Les gens doivent savoir ce que nous faisons».
Portrait d’un exorciste
Prêtre pendant 50 ans, le père Amorth exerce son ministère dans le diocèse de Rome, qui compte six exorcistes, nommés par le cardinal vicaire. Le père Amorth est aussi président à vie honoraire de l’Association Internationale des Exorcistes. «Je parle avec le Diable chaque jour», ajoutant en souriant: «Je lui parle en latin. Il répond en italien. Je lutte avec lui, jour après jour depuis 14 ans».
Le père Amorth est né en 1925 à Modène, en Italie du nord, il est fils et petit-fils d’avocats. Adolescent, il a rejoint la résistance italienne. Immédiatement après la guerre, il est devenu membre du parti Démocrate chrétien à ses débuts. Puis, ayant étudié à son tour le droit, il a répondu à l’appel de Dieu: une vocation qu’il avait reçue dès l’âge de 15 ans.
Il confie encore qu’il ne savait rien de l’exorcisme jusqu’au 6 juin 1986, lorsque le Cardinal Poletti, alors Vicaire de Rome, lui a demandé de seconder le père Candido, un célèbre exorciste à Rome qui était en mauvaise santé. Le père Amorth reconnaît avoir tout appris du père Candido. «J’ai vite compris combien il y avait à faire dans ce domaine et combien les exorcistes étaient peu nombreux. J’ai tout laissé tombé et je me suis consacré entièrement à l’exorcisme» a-t-il confié.
Plus de 50’000 exorcismes
Le père Amorth souligne l’origine évangélique de l’exorcisme. «Jésus, explique-t-il, a pratiqué des exorcismes. Il a chassé des démons. Il a libéré des âmes de la possession démoniaque et c’est de Lui que l’Eglise a reçu le pouvoir et le devoir d’exorciser. Un exorcisme simple se fait à chaque baptême, mais le grand exorcisme ne peut être exécuté que par un prêtre autorisé par l’évêque. J’ai fait plus de 50’000 exorcismes. Parfois cela prend quelques minutes, parfois plusieurs heures. C’est un travail très dur».
Comment reconnaître une possession? «Ce n’est pas facile. Il y a de nombreuses formes de possession. Le diable n’aime pas être vu, ainsi il y a les gens possédés qui réussissent à le cacher. Il y a d’autres cas où la personne possédée éprouve une telle douleur physique aiguë qu’ils ne peuvent pas se déplacer».
Le père Amorth souligne qu’il ne faut pas confondre la possession démoniaque avec une maladie ordinaire. «Les symptômes de possession peuvent être des maux de tête violents et des crampes d’estomac, mais on doit toujours aller chez le docteur avant d’aller chez l’exorciste», affirme-t-il. Je vois venir des gens qui ne sont pas du tout possédés. Ils souffrent d’épilepsie ou de schizophrénie ou d’autres problèmes mentaux. J’ai vu des milliers de patients, mais seulement une centaine d’entre eux étaient vraiment possédés».
Mais comment se fait le discernement? Un hystérique ne pourrait-il pas imiter les symptômes? «Ce qui manifeste la possession, conclut le père Amorth c’est l’aversion envers le saint sacrement et toutes les choses sacrées. Bénis, les possédés deviennent furieux. Face au crucifix, ils sont soumis». (apic/zenit/vb)