Rome: Nancy Pelosi reçoit la communion lors d’une messe du pape
La politicienne américaine Nancy Pelosi aurait reçu la communion lors d’une messe célébrée par le pape François à Rome. En mai 2022, l’archevêque de San Francisco Salvatore Cordileone avait interdit aux prêtres de son diocèse d’accorder l’eucharistie à la démocrate, à cause de son soutien affiché au droit à l’avortement.
Nancy Pelosi se trouve actuellement à Rome dans le cadre de vacances familiales. La catholique a assisté à la liturgie de la fête des saints Pierre et Paul dans la basilique Saint-Pierre, le 29 juin 2022. Selon des sources présentes à ce moment-là – rapportées par le média catholique américain Crux – la députée américaine aurait reçu l’eucharistie, non du pape lui-même, mais d’un prêtre officiant. On ignore si le prêtre en question savait qui elle était et si le pape François était au courant de sa présence. La présidente de la Chambre des représentants avait rencontré le pape le matin-même et reçu sa bénédiction.
Le geste n’aurait certainement pas fait grand bruit sans la polémique soulevée il y a peu par Mgr Salvatore Cordileone. L’archevêque de San Francisco, le diocèse d’origine de Nancy Pelosi, a interdit en mai 2022 à ses prêtres de donner la communion à la politicienne, à cause de son orientation pro-choice. La démocrate californienne s’était défendue en affirmant «respecter» les opinions divergentes au sujet de l’avortement, «mais pas le fait que nous les imposions aux autres».
Position incertaine du pape
Le pape François a lui-même un discours ambivalent sur la question de l’accession à la communion pour les politiciens en faveur du droit à l’IVG. Il s’est montré souvent très dur par rapport à cet acte, en le comparant au recours à «un tueur à gages». En 2021, lors de son retour de Slovaquie à Rome, il avait déclaré que l’eucharistie était destinée à ceux qui sont «dans la communauté» et que les politiciens qui soutiennent l’avortement sont «en dehors de la communauté.» Il avait toutefois ajouté que, dans de tels cas, la question devait être discernée par le pasteur concerné. Dans le même temps, François a souvent démontré son désir d’un accès élargi à la communion, notamment pour les divorcés-remariés.
Le Vatican contre l’interdiction
Lors du débat sur l’eucharistie pour les politiciens pro-choice, qui a divisé l’épiscopat américain en 2021, le Vatican s’est clairement positionné contre une interdiction. Le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), avait écrit à la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) pour les avertir qu’une politique nationale interdisant de donner la communion aux politiciens pro-choix pourrait devenir «une source de discorde plutôt que d’unité au sein de l’épiscopat et plus largement de l’Église aux États-Unis».
Pour John Allen, journaliste de Crux, le geste du 29 juin n’est peut-être pas si anodin et pourrait être le signe d’une orientation du Vatican. Notamment dans le contexte de la récente abrogation, aux Etats-Unis, de la jurisprudence Roe & Wade, qui empêchait les Etats d’interdire l’avortement. (cath.ch/crux/arch/rz)