Le voile de la Sainte-Face et la légende de Véronique

Rome: Le pape visitera le sanctuaire italien de Manoppello

Rome, 31 août 2006 (Apic) Dans la matinée du 1er septembre 2006, Benoît XVI visitera le sanctuaire italien de la Sainte-Face de Manoppello, dans la région des Abruzzes. Ce petit village situé à deux heures de Rome abrite depuis 500 ans un voile représentant le visage du Christ, dont les traits correspondent à ceux visibles sur la relique du Saint-Suaire de Turin.

Durant son bref pèlerinage à Manoppello, Benoît XVI s’arrêtera à deux reprises devant la relique du ’Volto santo’ (voile saint) enchâssée dans un ostensoir de verre et installée au-dessus du maître-autel du sanctuaire. Il s’agit d’un suaire très fin de 17×24 cm sur lequel est imprimé un visage au front haut, les yeux ouverts, encadré de cheveux tombant sur les épaules, portant des moustaches et une barbe. Fait exceptionnel, le visage est visible des deux côtés du fin tissu et ne comporte aucun pigment de couleur.

La légende raconte qu’un jour de 1506, durant le règne du pape Jules II (1503-1513), un «mystérieux pèlerin» remit ce voile à un habitant de Manoppello, Giacomo Antonio Leonelli, avant de disparaître. La relique est restée la propriété de la famille Leonelli jusqu’en 1618. A cette date, elle a été achetée par Antonio de Fabritiis. Vingt ans plus tard, ce dernier l’offrit au couvent des Frères mineurs capucins de Manoppello qui fondaient une nouvelle communauté dans le village. Le voile a été restauré par les religieux. Exposé au public au milieu du 17e siècle, il a commencé à attirer les foules.

L’image du Saint-Suaire de Turin et celle de Manoppello se superposent parfaitement

Dès 1646, les pères capucins ont entrepris une méticuleuse recherche afin de dissiper le mystère qui enveloppait les origines du voile. Les résultats de la recherche ont été présentés dans un rapport historique où ont été mis en évidence les caractères «miraculeux» de la relique.

Plus récemment, le père Heinrich Pfeiffer, professeur d’histoire de l’art chrétien à l’Université pontificale grégorienne, a effectué des recherches sur le voile pendant plusieurs dizaines d’années. Selon lui, «du fait que le visage du Saint-Suaire de Turin et le visage de Manoppello sont parfaitement superposables», il convient d’admettre que les deux images «se sont formées en même temps», soit «dans les trois jours qui vont de la sépulture de Jésus à sa résurrection, à l’intérieur du sépulcre». Selon ce membre de l’Institut international de recherche sur le visage du Christ, il s’agit des «deux seules vraies images du visage du Christ, des images dites ’acheiropoïètes’, c’est-à-dire qui ne sont pas dues à la main de l’homme».

Selon Heinrich Pfeiffer, la relique serait arrivée de Constantinople à Rome autour de 705, avant d’être cachée puis transportée dans une chapelle de la basilique Saint-Pierre et de finir dans le sanctuaire des Abruzzes. Le chercheur invite à ne pas confondre le voile de Manoppello avec celui dit ’de Véronique’ toujours conservé au Vatican et dont une copie existe aussi à Gênes. En effet, pour le jésuite allemand, le voile de Manoppello est la véritable ’Véronique’, c’est-à-dire la ’vraie icône’. Il qualifie ainsi de légendaire l’existence d’une femme, Véronique, ayant essuyé le visage du Christ lors de son chemin vers la croix. Pourtant, au Vatican, on continue de penser que ’le voile de Véronique’ est «la plus prestigieuse des reliques» qu’abrite la basilique Saint-Pierre. (apic/ami/vb)

31 août 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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