Daniel Anrig, commandant de la Garde suisse pontificale jusqu'en janvier 2015, sonne une cloche lors du Jubilé de la Mission Intérieure (Image: MI)
Vatican

Rome: Le commandant de la Garde suisse sort de son silence

Rome, 30 janvier 2015 (Apic) Il va quitter le Vatican le 31 janvier 2015. Le commandant en partance de la Garde suisse pontificale, Daniel Anrig, brise le silence dans un entretien avec la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Il ne s’attendait pas à un départ aussi abrupt, même s’il «peut comprendre la volonté de changement du souverain pontife».

Par contre, le commandant ne peut pas comprendre la critique du pape face à l’interdiction de consommer de l’eau signifiée aux gardes durant le service. «Un garde qui n’est pas capable d’accomplir son service en public sans boire est tout simplement à la fausse place», affirme-t-il.

Le commandant est réputé dur envers ses hommes. Il admet que le pape, animé par des sentiments de compassion, a été parfois choqué par ses exigences. Mais Daniel Anrig affirme qu’il n’était pas prêt à changer ses principes et à introduire de nouvelles règles, moins médiévales du point de vue militaire.

Au sujet des reproches face à une dureté excessive, il se dit également exigeant avec lui-même: «Je sais ce que cela signifie d’accomplir un tour de garde de 8 heures. J’ai moi-même toujours réussi à tenir des périodes même plus longues, en public, sans boire de l’eau. Il est alors important de consommer abondamment auparavant».

Interdiction de s’assoir en présence du pape

Une autre règle a déplu au pape, alors qu’il était présent à la cuisine de la caserne. En présence du souverain pontife, Anrig interdit à ses gardes de s’assoir ou de consomme quoi que ce soit. «En tant que soldat et officier, il est absolument clair pour moi que l’on ne s’assied jamais ni ne boit quelque chose devant une telle personnalité», souligne-t-il.

Le commandant apporte également un commentaire son appartement de fonction, jugé trop luxueux par le pape, selon certains médias. C’est vrai qu’il est joli, admet Anrig, «mais pas aussi grand et luxueux que les médias l’ont affirmé». Ajoutant que sa famille formée de six membres habitait à Glaris dans une maison avec jardin plus confortable qu’au Vatican. Le luxe ne fait partie de son univers, assure-t-il.

Départ de la famille en pleine année scolaire

Daniel Anrig prépare maintenant le déménagement en Suisse. Ce changement s’avère cependant d’autant plus difficile qu’il intervient au milieu de l’année scolaire de ses enfants.

Selon la NZZ, le départ du commandant sera fêté fin janvier lors d’une cérémonie. Il était à la tête de la Gare suisse pontificale depuis 2008.

Du fait que son successeur ne soit pas encore nommé alimente les spéculations depuis plusieurs jours dans la presse italienne. Selon l’agence ANSA, le pape François souhaite une garde moins militarisée. Pour les questions de sécurité, il aurait davantage confiance en la gendarmerie italienne. Des médias affirment que le pape n’est pas satisfait de la double structure de sécurité formée par la gendarmerie et la Garde suisse pontificale et aimerait apporter des changements. Il est même question de supprimer la Garde suisse. (apic/dsw/nzz/bb)

Daniel Anrig, commandant de la Garde suisse pontificale jusqu'en janvier 2015, sonne une cloche lors du Jubilé de la Mission Intérieure (Image: MI)
30 janvier 2015 | 12:05
par Bernard Bovigny
Temps de lecture : env. 2  min.
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