Rome: L’enfer existe, mais «plus qu’un lieu, c’est une séparation de Dieu pour toujours»

Un état d’auto-exclusion définitive, résultat de notre propre choix

Rome, 29 juillet 199 (APIC) L’enfer existe, mais «plus qu’un lieu, c’est une séparation de Dieu pour toujours», a souligné mercredi le pape Jean Paul II au cours de sa traditionnelle catéchèse de l’audience générale, tenue dans la Salle Paul VI au Vatican.

Dans son discours, le pape a rappelé que «Dieu est un Père infiniment bon et miséricordieux. Mais l’homme, appelé à lui répondre dans la liberté, peut malheureusement choisir de repousser définitivement son amour et son pardon, en se privant pour toujours de la communion joyeuse avec lui. C’est de cette situation tragique dont traite la doctrine chrétienne lorsqu’elle parle de damnation et d’enfer».

Ainsi, l’homme ayant la liberté de répondre ou de refuser définitivement l’amour de Dieu, peut se soustraire de la communion avec lui. «Ainsi l’enfer, dont parle l’enseignement de l’Eglise, n’est pas un châtiment de Dieu, mais la conséquence même du péché qui se retourne contre son auteur». Pour le pape, les démons existent: ce sont des esprits qui se sont rebellés contre Dieu, des créatures qui ont dit définitivement «non» à Dieu. Ils servent d’avertissement pour les êtres humains: «la damnation éternelle reste une possibilité réelle pour nous aussi!»

Jean Paul II précise qu’au sens théologique, l’enfer est la conséquence ultime du péché. «Les images par lesquelles l’Ecriture nous présente l’enfer doivent être correctement interprétées. Elles indiquent la frustration complèète et le vide de sens d’une vie sans Dieu. Plus qu’un lieu, l’enfer signifie la situation dans laquelle se trouve qui s’est librement et définitivement éloigné de Dieu».

Ne pas créer des psychoses et de l’angoisse

Pour le pape, la damnation ne doit donc pas être attribuée à l’initiative divine, car, dans son amour miséricordieux, Dieu ne peut pas ne pas vouloir le salut de ses créatures. En réalité, c’est la créature qui se ferme à son amour: «La damnation consiste dans l’éloignement définitif de Dieu», un éloignement résultat de notre propre choix libre.

Les hommes, a conclu Jean Paul II, ne peuvent savoir, sans une révélation divine particulière, quels êtres humains sont ou non touchés effectivement. La réalité de l’enfer, et encore moins la mauvaise utilisation des images utilisées par la Bible pour présenter symboliquement l’enfer, ne doivent pas créer de psychose ou d’angoisse chez les croyants. «C’est plutôt un rappel nécessaire et salutaire que la liberté humaine doit être conformeà l’exemple de Jésus, qui a toujours dit «oui» à Dieu, qui a vaincu Satan, et qui nous a donné son Esprit, de sorte que nous pouvons nous aussi appeler Dieu «Abba, Père». (apic/bol/be)

29 juillet 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!