Incompatibles avec la foi chrétienne
Rome: L’Eglise catholique doit rejeter le relativisme moderne et le fondamentalisme
Rome, 18 septembre 2005 (Apic) L’Eglise doit faire face au défi du relativisme moderne qui est incompatible avec l’idée de révélation divine et de loi naturelle. Elle refuse également tout fondamentalisme qui rejette même ce qui est vrai dans les autres religions. C’est ce que souligne le jésuite Giuseppe de Rosa dans un article intitulé ’le relativisme moderne’, qui publié le 17 septembre dans la Civiltà Cattolica.
Dans la revue des jésuites relue par la Secrétairerie d’Etat, Giuseppe de Rosa appelle l’Eglise à répondre aujourd’hui au défi du relativisme moderne. Selon l’auteur, le relativisme, qui rejette toute idée de vérité absolue, est incompatible avec la foi chrétienne, qui elle affirme l’existence d’un Dieu transcendant. Il regrette que «dans tous les secteurs de la culture et de la vie contemporaine», le relativisme exerce une «sorte de dictature», provoquant «la perte de ’sens’ de la vie humaine».
Lorsque le relativisme affirme que la vérité est «la conformité de la réalité à la pensée», alors les normes éthiques perdent tout leur sens absolu, poursuit le jésuite. Elles deviennent «relatives à l’évolution historique des idées et de la culture» et des «découvertes scientifiques et techniques». Dans ce sens, les lois ne sont plus que «l’expression de la volonté du pouvoir législatif» au lieu de chercher à être en adéquation avec la «loi morale universelle». La revue jésuite dénonce donc un monde où «à l’absolu divin est substitué l’absolu humain: l’’homme-dieu’», qui cherche finalement à «donner de manière autonome un sens à sa vie», en fonction des données historiques fluctuantes. L’auteur accuse enfin certaines philosophies des Lumières d’être à l’origine du relativisme moderne.
Après en avoir dressé le portrait, la Civiltà Cattolica montre que le relativisme moderne «pose à la foi et à la morale chrétienne un défi radical». Face aux penseurs modernes qui accusent l’Eglise de vouloir aliéner l’homme et sa liberté, la revue des jésuites appelle les penseurs catholiques à ne pas avoir peur d’exposer «de manière adaptée à la mentalité et au langage de notre temps les vérités essentielles de la métaphysique et de l’anthropologie chrétienne, la possibilité de la connaissance de la vérité objective».
Le christianisme ne méprise pas les autres religions
Enfin, après avoir rappelé les diverses formes religieuses et laïques du fondamentalisme, l’auteur affirme avec force que «l’Eglise rejette toute forme de fondamentalisme (.) contraire à la foi chrétienne». Elle affirme certes que «le christianisme est la ’vraie’ religion et que tous les hommes sont appelés à croire en Jésus-Christ», mais elle le propose «à leur libre adhésion». A la suite du Concile Vatican II, «elle ne combat ni ne méprise les autres religions, ne rejette rien de ce qui est vrai» en leur sein et «invite au dialogue interreligieux». Elle promeut à la fois la «liberté religieuse» et la laïcité comprise comme «légitime autonomie des réalités temporelles». Elle n’exclut enfin pas «un certain degré de relativisme dans la recherche de la vérité et dans l’effort pour établir les principes moraux». En outre, contrairement au fondamentalisme, elle refuse toute lecture littérale de la Bible, et affirme que celle-ci a été non pas «dictée par Dieu mais composée, sous l’action de l’Esprit Saint, par des êtres humains, qui dans sa composition ont employé des façons de penser et de sentir de leur temps» et qui ont écrit «selon leur caractère, leur culture et leur sensibilité».
La revue jésuite relue par la Secrétairerie d’Etat réaffirme ainsi un des thèmes chers à Jean Paul II, celui de la liberté religieuse et du dialogue interreligieux, ainsi qu’à Benoît XVI dans son combat contre le relativisme. Lors de la messe Pro eligendo Romano Pontifice du 18 avril 2005, le jour de l’ouverture du conclave qui devait l’élire, parlant de la «dictature du relativisme», le cardinal Ratzinger avait prévenu qu’»avoir une foi claire, est souvent étiqueté comme du fondamentalisme». (apic/imedia/gt/bb)