Rome: Benoît XVI publie un «Motu Proprio» pour modifier certaines règles du conclave

Les deux tiers des voix des cardinaux présents requis

Rome, 26 juin 2007 (Apic) Benoît XVI a publié un «Motu Proprio» (*) instituant de nouvelles règles concernant l’élection de son successeur. C’est ce qu’a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 26 juin 2007. Le pape a souhaité que les souverains pontifes soient désormais systématiquement élus avec les deux tiers des voix des cardinaux présents au conclave, quel que soit le nombre des scrutins.

Signée le 11 juin 2007, la Lettre apostolique sous forme de «Motu Proprio», en latin, vient modifier certaines des règles de la Constitution apostolique «Universi dominici gregis» sur l’élection du pontife romain. Elle avait été promulguée par Jean Paul II (1978-2005), le 22 février 1996. Contrairement à ce qu’il avait alors permis, en confirmant le souhait exprimé par Paul VI (1963-1978), l’élection du pape à la majorité absolue ne sera désormais plus possible.

Benoît XVI a en effet souhaité que, quel que soit le nombre des scrutins, les cardinaux réunis en conclave s’accordent toujours à la majorité des deux tiers sur le nom du futur pape. La Constitution apostolique «Universi dominici gregis» de Jean Paul II avait établi qu’après 33 scrutins nécessitant la majorité des deux tiers pour élire un pape, soit une douzaine de jours de vote marqués par des journées de prière et de réflexion, les cardinaux pouvaient décider à la majorité absolue de changer la manière de procéder. Ils pouvaient alors opter pour un vote à la majorité absolue des suffrages, ou bien prendre le parti de voter sur deux noms seulement, les deux ayant obtenu le plus de voix au scrutin précédent.

En outre, Benoît XVI a souhaité qu’après les 33 scrutins, les cardinaux soient obligés de ne voter que pour les deux cardinaux ayant obtenu le plus de voix au scrutin précédent. Le pape a ainsi introduit l’obligation du ballottage, exigeant par ailleurs que les deux cardinaux encore en course ne prennent pas part au vote. Au 20e siècle, aucun des huit papes élus n’a eu besoin de plus de 4 jours de conclave, soit une quinzaine de scrutins, pour accéder au trône de Pierre. Benoît XVI a pour sa part été élu par ses pairs, le 19 avril 2005, dès le 4e scrutin.

Interrogé sur ce changement souhaité par Benoît XVI, le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a reconnu qu’il était presque impossible de dépasser 12 jours de scrutins. Cependant, il a noté que, plus symboliquement, cette nouvelle règle «garantirait le consensus le plus large possible pour l’élection d’un nouveau pape». Au siècle dernier, la majorité des papes ont modifié certaines règles relatives au conclave.

Jusqu’en 1996, il existait deux autres modes d’élection du souverain pontife. «Par acclamation», quand les cardinaux, sans voter, proclamaient à l’unanimité et à haute voix le nouveau pape. Mais aussi «par compromis», lorsqu’en cas de difficulté particulière pour trouver un accord, ils décidaient à l’unanimité de confier à un petit nombre d’entre eux (entre 9 et 15) le pouvoir d’élire le pape à la place de l’ensemble des cardinaux. Dans «Universi dominici gregis», ces deux modalités ont été supprimées.

Le collège cardinalice compte actuellement 183 membres, parmi lesquels 105 cardinaux électeurs. En cas de conclave, la majorité des deux tiers obligatoire représenterait ainsi 70 cardinaux. AMI

(*) En latin, «de son propre chef» – soit une lettre apostolique émise par le pape de sa propre initiative (apic/imedia/ami/be)

26 juin 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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